Depuis l’annonce des attentats de Paris, dans la soirée du 13 novembre, le sujet fait la une des journaux et sites d'information autour du monde.
Algérie
«A travers la violence aveugle et inouïe et l'acharnement sur des victimes innocentes, le terrorisme a franchi une nouvelle ligne dans l'horreur dans sa quête vaine de faire basculer des pays et des sociétés dans l'obscurantisme», a déclaré samedi dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères algérien, cité par le site TSA. Rappelant que le peuple algérien «a subi les affres de l'entreprise funeste du terrorisme».
Liban
Jeudi,
[ un double attentat-suicide ]
revendiqué par l’Etat islamique faisait au moins 43 morts dans la banlieue sud de Beyrouth. Le pays était encore en état de choc quand les attaques parisiennes ont commencé.
[ L’Orient-Lejour ]
cite les déclarations du Premier ministre Tammam Salam :
«Les attentats de Paris sont une attaque contre les valeurs humaines que représente la France dans le monde»
et du chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt :
«Hier la banlieue-sud de Beyrouth, aujourd’hui Paris. Le terrorisme frappe encore les innocents et les civils. Mais ce qui se passe à Paris pavera la voie à une grande haine à l’encontre des Arabes et des musulmans. Ce qui s’est passé est un 11 Septembre français, voire européen.»
Belgique
Le Premier ministre, Charles Michel, a appelé les Belges à
«éviter de se rendre à Paris si ce n’ets pas indispensable», e
t annoncé renforcer les contrôles de sécurité en Belgique
.
Le quotidien
le Soir
a titré
[ l’éditorial de Maroun Labaki ]
: «Nous sommes tous des Parisiens». Le journaliste belge écrit :
«Jeudi, c’est Beyrouth qui avait vécu l’horreur. Mais si le Liban n’est qu’un confetti délavé prêt à s’embraser, le feu, à l’évidence, menace ailleurs, et à grande échelle. […] A qui le tour ? […] Refusons le piège de la violence ! Très vite, il faudra attirer l’Iran (réhabilité) et l’Arabie Saoudite à la même table, pour forcer une désescalade entre frères ennemis chiites et sunnites. Et il faudra avec acharnement rechercher une solution politique en Syrie – et en Irak –, qui permettrait aux sunnites d’accéder à la place qui leur revient. […] La baudruche jihadiste peut se dégonfler. Jouons de tous les moyens possibles pour percer son imposture.»
Grande-Bretagne
«Pourquoi la France ?» se demandait ce matin
[ Jon Henley, dans le Guardian ]
. Rappelant que
«selon la plupart des estimations, la France est le pays d’Europe qui a vu
le plus de gens
rejoindre les rangs jihadistes. Un rapport du Sénat français concluant en avril dernier qu’au moins 1 430 des 3 000 jihadistes qui se sont rendus en Syrie et en Irak pour combattre aux côtés de l'Etat islamique sont français.»
Etats-Unis
L’éditorialiste Euny Hong du
met l’accent sur l’élan de solidarité qui a traversé Paris dans la soirée de vendredi.
«Dans les minutes qui ont suivi l’attaque, les internautes ont commencé à tweeter les adresses (y compris celle de leur domicile) où n’importe qui pouvait se réfugier. Le hashtag #PorteOuverte est le symbole moderne de la résilience et de l’hospitalité du peuple français dans les pires circonstances.»
Le
[ New York Times ]
rappelle que
«pendant trois jours en janvier, Paris avait été paralysé par la peur […]. Ces attaques avaient laissé la France sous le choc pendant des mois, entre tristesse, colère et horreur. Elles avaient aussi provoqué un débat national sur la liberté d’expression et l’islam français, un sujet qui a divisé la France et va sans aucun doute s’intensifier maintenant.»
Allemagne
Albert Schäffer, depuis Munich, se demande dans le Frankfurter Allgemeine (qui par ailleurs parle d'un «11 Septembre de la France») si l'arrestation, par la police bavaroise, d'un ressortissant du Montenegro la semaine dernière, avec «un arsenal de guerre» dans sa voiture, peut avoir un rapport avec les attaquants de Paris.
Argentine
Le site du quotidien
La Nación
publie
[ le témoignage de Debora Fajnwaks, ]
une Argentine résidant rue de la Folie-Méricourt, à proximité du Bataclan :
«Les images sont insupportables. C’est ici que ça arrive ? Dans cette terre des droits de l’homme où nous avons choisi de nous installer, il y a vingt-cinq ans, pour fuir le dérèglement et le désordre qui nous empêchaient de nous concentrer sur ce que nous jugions réellement important ? Dans ce pays où je me vante de dire que mes enfants sont en sécurité ? Paris est en flammes.»
Mexique
Selon La Jornada, quotidien de gauche, «on ne peut passer sous silence que la France a été le premier pays européen à suivre les Etats-Unis dans leur campagne contre l'Etat islamique. […] Malheureusement, les attentats tombent à pic pour les faucons d'Occident, qui cherchent le moindre prétexte pour intensifier l'intervention militaire au Proche-Orient, et pour les secteurs xénophobes et islamophobes de l'extrême droite française, toujours en quête d'arguments pour criminaliser les citoyens d'origine arabe ou musulmane.» Le titre de l'éditorial est «Paris, récolter et semer la barbarie».
Japon
Pour le quotidien Sankei Shimbun, la journaliste Masaaki Sasaki raconte comment la «ville des fleurs» a été à nouveau transformée en un «stade de la tragédie» et rappelle combien «la France est devenue une des principales cibles des extrémistes islamistes».
De son côté, le
Nikkei
revient sur les engagements de la France qui
«participe à la coalition aux côtés des Etats-Unis et a montré une attitude active parmi les pays européens puisqu’elle a décidé en septembre de frapper l’Etat islamique en Syrie»
. Le grand quotidien économique mentionne l’attentat du 7 janvier contre
Charlie Hebdo
et la
«formation des membres de l’organisation terroriste, qui étaient préparés comme les assaillants des attentats de Bombay en 2008 en Inde»
. Il évoque le
«début de la conférence internationale sur le climat, qui doit s’ouvrir à la fin du mois. Les attaques terroristes interviennent parfois en même temps que des réunions internationales. En 2005, des attentats avaient eu lieu à Londres alors que se déroulait le G8 en Ecosse»
.