Situé dans le quartier ACI-2000, un quartier d’affaires à l’ouest de Bamako (Mali), le Radisson Blu était, jusqu’à ce vendredi matin, l’un des hôtels les mieux gardés de la capitale malienne : rue fermée aux deux accès, hommes en armes, interdiction de l’emprunter en taxi. Une volée de marches, des portiques comme dans les aéroports, et un énorme bar lounge. L’endroit est fréquenté par des politiques, fonctionnaires de l’ONU, personnels navigants, hommes d’affaires occidentaux et de la sous-région.
Comment les assaillants, qui ont pris 170 personnes en otages et en ont tué au moins 3, sont-ils entrés ? Selon un témoignage, ils auraient déjoué la vigilance des gardes en franchissant la barrière grâce à des fausses plaques diplomatiques. Une source sécuritaire jointe à Bamako avant l'assaut donné par les forces de l'ordre nous expliquait : «Je suis très inquiet car se trouve sur place l'équipage d'Air France. C'est le vol de jeudi soir en provenance de Paris.»
Heureusement, Air France a annoncé vers 13 heures que son équipage de douze personnes a été exfiltré et se trouve en sécurité.
Concernant l'attaque du Radisson, cette source sécuritaire, qui a une longue expérience du feu, ne semble pas surprise : «Un militaire qui gagne 60 000 francs [CFA, soit 90 euros par mois, ndlr] ne va pas se faire trouer la peau. Pas impossible non plus que les gardes se soient barrés quand ils ont vu des types armés.»
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