Le cuivre est partout. Dans les secteurs de la santé, des transports, des télécoms, de la construction, des énergies renouvelables… Les économistes l’utilisent aussi pour prendre le pouls de l’économie mondiale. Sa valeur s’envole ? Et c’est le signe d’une bonne santé économique avec (souvent) en prime une dose d’euphorie financière. Elle pique du nez ? Et voilà qu’on parle du cuivre comme d’un oiseau de mauvais augure, avec un risque de panique sur les marchés. C’est cette interprétation qui prévaut chez les économistes et autres traders.
Lundi, son cours est passé sous la barre des 4 500 dollars la tonne (4 200 euros environ) la pour la première fois depuis mai 2009. Et toutes les matières premières connaissent une chute de leurs cours. Le super-cycle de hausse continue, entamé au début des années 2000, est terminé. Certes, ce n’est pas la débandade… pour l’instant. Mais rien ne garantit une rapide accalmie, ni un retour de balancier. Les éléments d’inquiétude sont d’autant plus importants que la baisse des cours se produit sur la plupart des autres matières premières.
Depuis le début de l'année, l'indice des six grands métaux industriels, cotés à la Bourse des métaux de Londres, a plongé de près de 30 %. La principale raison de cette dégringolade ? L'ogre chinois qui consomme 40 % de la demande mondiale de cuivre n'a plus la même boulimie. Son modèle de croissance tiré par les exportations de produits bas de gamme à des coûts salariaux défiant toute concurrence, a atteint ses limites. «Le coût social de son modèle de croissance est énorme. Les inégalités augmentent et la pollution devient un vrai point de tension. Cette fuite en avant était sans issue», explique Jean-Louis Mourrier, économiste chez Aurel.
Mondialisation oblige, le Brésil, l’Afrique du Sud, la Russie ou encore l’Argentine qui s’étaient spécialisés dans une production à tout-va de matières premières dans l’espoir d’en exporter toujours en Chine, déchantent aujourd’hui.