Menu
Libération
Récit

COP 21 et sécurité : une atteinte au bon coût ?

COP21dossier
Un budget de 182 millions d’euros a été voté au Parlement, financé à 20 % par le privé. Mais il pourrait déraper avec les mesures sécuritaires.
Au Bourget (Seine-Saint-Denis), ce dimanche. (Photo Miguel Medina. AFP)
publié le 29 novembre 2015 à 19h16

Hébergement, restauration, transport, création d'une ville éphémère, personnel, sécurité, salles de négociations… Comme tout événement international, la COP 21 a nécessité un business model, histoire de calibrer au plus juste les dépenses. Le budget de la COP 21, voté par le Parlement sur les années budgétaires 2015 et 2016, est de 182 millions d'euros. Parmi les principaux coûts figurent la logistique de la conférence (75 %), les frais de mission du personnel des Nations unies, de communication ou encore de compensation carbone. Pierre-Henri Guignard, chargé de la coordination de toutes les opérations, assure que les émissions de gaz à effet de serre (GES) seraient compensées par l'achat de crédits carbone.

Près de 20 % des frais devraient être couverts par des mécènes privés. Les autorités françaises s’étaient un temps engagées à ce que les sponsors soient climato-compatibles. Mais les mastodontes de la COP 21 s’appellent en fait Renault, ERDF, EDF, Nissan, Engie, Air France, Suez Environnement… En tout, une cinquantaine d’entreprises auraient mis la main à la poche pour débourser un peu plus de 16 millions d’euros. Il manquerait donc une quinzaine de millions d’euros pour atteindre les 20 % du budget total. Du moins pour l’instant.

La bonne nouvelle ? Il n'y a pas que des coûts. La COP devrait rapporter environ 100 millions d'euros à la région Ile-de-France, du fait des diverses dépenses des participants (hébergement, restauration, achats…). Si le montant de la facture fait grincer les dents de certains, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a coutume de répondre que son coût par jour et par personne sera quasi dix fois plus faible que celui d'un G8 ou d'un G20. Ceux qui ont eu lieu en juin 2010 au Canada, à Huntsville et Toronto, avaient coûté 1,2 milliard de dollars canadiens (soit environ 940 millions d'euros). A l'époque, le Premier ministre canadien, Stephen Harper, justifiait un tel coût par les mesures de sécurité «nécessaires». De toute évidence, celles de Paris ne le sont pas moins. Quitte à faire enfler la note ?