«Le danger c'est pas nous, le danger c'est eux !» Voilà ce que scandaient vendredi après-midi une vingtaine de militants écologistes, juste avant de se faire expulser du Grand Palais, à Paris, par le double de policiers en civil. Ce même jour était inauguré sous le dôme de verre le salon «Solutions COP 21», où plusieurs dizaines d'entreprises, majoritairement françaises, vantent jusqu'au 10 décembre leurs initiatives en faveur du climat.
Ces militants, issus de l'ONG les Amis de la Terre ou du collectif Jedi for Climate, sont venus dénoncer le greenwashing des multinationales, méthode par laquelle elles se présentent abusivement comme les amies de la planète. «L'argent pour financer l'adaptation au changement climatique est là, juste à côté !» a lancé Sylvain Angerand, des Amis de la Terre, en désignant le stand d'Engie (ex-GDF-Suez). Quelques minutes plus tard, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, essuyait les critiques du groupe : «Si tu aimes le greenwashing, tape dans tes mains !» Sur les 200 m² de son stand, Engie promeut ses investissements dans les énergies renouvelables, sans référence à ses trente centrales à charbon. Renault-Nissan est là aussi, avec sa Zoé électrique, mais sans son PDG, Carlos Ghosn, qui s'est battu contre le durcissement des normes européennes anti-pollution. L'essentiel des stands est occupé par des «solutions» défendues par Michelin, Sanofi, l'Oréal, Suez ou encore Coca-Cola. Parmi les «partenaires fondateurs» du Comité 21, qui coorganise l'événement : Engie, Ikea ou Avril, la société de Xavier Beulin, le président de la FNSEA, qui y présente sa gamme d'agrocarburants. «Les entreprises doivent pouvoir montrer leurs solutions, je préfère qu'elle s'exposent et que tout le monde en discute. Cela se verra si certaines sont vraiment dans une démarche de greenwashing. Elles ont tout à y perdre», défend Gilles Berhault, président du réseau Comité 21.