Un lien entre l'organisation Etat islamique (EI) et l'un des auteurs du massacre de mercredi en Californie semblait se dessiner ce vendredi. D'après CNN et le New York Times, Tashfeen Malik, qui a tué 14 personnes et en a blessé 21 autres avec son mari Syed Rizwan Farook, avait fait allégeance au chef de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi, sur Facebook. Elle avait utilisé un compte qui n'était pas à son nom. La publication a depuis été effacée. Le FBI a depuis requalifié l'attaque en «acte de terrorisme». «Nous enquêtons désormais sur ces faits horribles dans l'hypothèse d'un acte terroriste. Nous avons des preuves montrant qu'(ils) avaient fait l'objet d'une minutieuse préparation», a affirmé David Bowdich, un responsable de l'antenne du FBI à Los Angeles.
D'après des responsables des forces de l'ordre, rien n'indique toutefois que l'EI ait organisé l'attaque de jeudi, et l'organisation ne l'avait d'ailleurs pas revendiquée, vendredi. «A ce stade, nous pensons qu'ils sont plus autoradicalisés et inspirés par le groupe que vraiment commandités pour commettre la fusillade», a expliqué l'un d'eux au New York Times. L'EI a plusieurs fois incité ses sympathisants qui ne pouvaient rejoindre la Syrie ou l'Irak à commettre des attentats en Occident, avec les moyens dont ils disposent.
Une agence de presse proche de l'EI a néanmoins affirmé vendredi que les auteurs de la tuerie de San Bernardino, en Californie, étaient des «partisans» du groupe jihadiste. D'après cette agence, l'attaque de Californie est «intervenue suite aux attentats meurtriers de Paris (130 morts) menés par des combattants de l'EI et après une opératon martyre contre la garde présidentielle à Tunis» (12 morts), revendiquée également par le groupe jihadiste.
Un lien «ténu» avec l'EI ?
Vendredi, un avocat de la famille de Syed Farook a déclaré qu'un éventuel lien avec l'organisation jihadiste était «ténu». Syed Farook «aurait parlé à quelqu'un, qui a parlé à quelqu'un, qui a regardé quelque chose concernant l'EI, c'est tellement ténu, il n'y a vraiment rien là-dedans», a-t-il affirmé.
Les enquêteurs n'ont toujours pas cerné les motivations de la fusillade, la plus meurtrière de ces trois dernières années. Ils n'excluent pas la piste d'un différend professionnel. Le couple a toutefois tenté d'effacer ses traces numériques dans les jours précédant le massacre, ce qui laisse penser qu'il était prémédité.
Selon le New York Times, qui cite des parlementaires informés de l'enquête, Farook avait été en contact «avec des extrémistes, aux Etats-Unis et à l'étranger il y a plusieurs années mais pas récemment». L'homme de 28 ans avait été en contact avec cinq personnes sur lesquelles le FBI avait enquêté pour des soupçons de terrorisme, dont l'une liée aux islamistes somaliens shebab et une autre au front Al-Nusra, branche syrienne d'Al-Qaeda. Dans les cinq cas, les enquêtes n'avaient rien donné et les dossiers ont été clos sans que personne ne soit poursuivi.