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Libération

Yossi Sarid, dernière figure historique de la gauche israélienne, s’est éteint

publié le 6 décembre 2015 à 19h06

Avec son crâne dégarni, ses lunettes cerclées d'acier et sa silhouette un peu voûtée, cet ancien journaliste de la radio publique passé à la politique au début des années 70 s'est imposé au fil des années comme une «boussole morale». Yossi Sarid est décédé dans la nuit de vendredi à samedi, à l'âge de 75 ans. Dans le courant des années 80, opposé aux compromissions du Parti travailliste, dont il était un député et auquel il reprochait de s'allier au Likoud pour garder le pouvoir, Sarid avait en effet tourné le dos à une carrière prometteuse d'apparatchik pour mettre ses actes en accord avec ses idées. Il s'était ensuite associé avec des formations minoritaires de gauche pour créer le «Meretz», un parti comptant aujourd'hui cinq députés à la Knesset mais douze lorsqu'il le présidait. Après la victoire de la gauche aux élections de 1992, Sarid a participé en tant que ministre de l'Education au gouvernement d'Itzhak Rabin qui a négocié les accords de paix d'Oslo. Et il les a toujours soutenus depuis lors, «parce qu'il n'existe pas d'autre solution que le dialogue».