La justice australienne a ordonné lundi au géant pharmaceutique Reckitt Benckiser de retirer des rayons quatre antidouleurs censés soulager spécifiquement les maux de dos, de tête, les migraines liées à la tension et les règles douloureuses, rapporte The Guardian. Sous des conditionnements différents, ces Nurofen contenaient pourtant la même dose de lysine d'ibuprofène (342 milligrammes), et étaient pourtant vendus deux fois plus cher que l'ibuprofène de base.
La Commission australienne de la concurrence et de la consommation (ACCC) a saisi la cour fédérale pour tromperie. Elle accuse Reckitt Benckiser d'avoir utilisé l'ignorance des consommateurs pour réaliser des bénéfices sur les différents Nurofen. «L'ACCC a lancé ces poursuites car elle s'inquiétait de ce que certains consommateurs achètent ces produits en fonction de l'emballage, en croyant qu'ils traitent certains types de douleurs alors que ce n'est pas le cas. Veiller au respect de la vérité dans les campagnes de publicité et les informations à destination des consommateurs dans le secteur de la santé est une des priorités de l'ACCC», a déclaré le président de la commission, Rod Sims. De son côté, Reckitt Benckiser nie toute tromperie délibérée du consommateur et avance sa coopération avec la cour fédérale. Selon la porte-parole chargée du Nurofen au sein du laboratoire, Montse Pena, le but était d'aider les consommateurs à choisir parmi les antidouleurs, «en particulier dans les boutiques où il n'y a pas de professionnel de la santé pour accompagner la prise de décision».
Elizabeth Carrigan, à la tête de l'Australian Association Pain Management, a salué la décision de la cour fédérale, les personnes vivant avec la douleur étant vulnérables à la stratégie des prix «abusifs» de Reckitt Benckiser. «Nous espérons que la peine imposée par le tribunal sera suffisamment importante pour dissuader d'autres entreprises de pratiquer de la publicité mensongère.»
L’entreprise a été condamnée à retirer les médicaments de la vente, à prendre en charge les frais de justices engagés par l’ACCC et à clarifier sa position dans les journaux et sur son site web.