Au moins neuf morts. Tel est le bilan provisoire du raid aérien lancé dans la nuit de samedi à dimanche par Israël sur un immeuble de Jaramana, un quartier de la banlieue de Damas. Frappé par quatre roquettes, le bâtiment s'est effondré comme un château de cartes et Samir Kuntar, l'une des cibles privilégiées des services de renseignement israéliens depuis 2008, a été pulvérisé dans l'explosion. Un beau coup pour les services de l'Etat hébreu, qui rêvaient depuis longtemps de se débarrasser de celui qu'ils présentaient comme un «architerroriste». En avril 1979, ce Druze né au Liban s'était infiltré dans le nord d'Israël avec un commando du Front de libération de la Palestine pour y prendre des otages, faisant quatre morts.
Condamné à la perpétuité, le Libanais s’est rapproché du Hezbollah durant sa détention, avant d’être libéré lors d’un échange avec trois corps de soldats israéliens. Kuntar ne cessera de progresser dans la hiérarchie militaire du mouvement chiite. Ces derniers mois, il était chargé de développer, sur la partie syrienne du plateau du Golan, une infrastructure militaire susceptible de devenir opérationnelle en cas de nouveau conflit avec Israël.
Dimanche matin, aucun ministre israélien n'a voulu confirmer ou infirmer l'implication de l'Etat hébreu dans la «liquidation» de Kuntar. Le ministre des Infrastructures nationales, Youval Steinitz (Likoud), a estimé que «personne ne regrettera ce personnage» avant de poursuivre en souriant que «les services de renseignement finlandais sont peut-être à l'origine de sa mort».
A Beyrouth, les médias proches du Hezbollah célèbrent la mémoire de celui qu'ils présentent comme un «modèle de résistance dont il faut s'inspirer». Mais pointent également du doigt la responsabilité de l'Etat hébreu, ce qui laisse présager des représailles. Trois roquettes Katioucha ont d'ailleurs été tirées dimanche après-midi sur le nord d'Israël à partir du sud du Liban, place forte du Hezbollah.