Les Forces républicaines du Burundi ou Forebu : c’est le nouveau nom donné à la rébellion armée burundaise, officialisée mercredi par un ancien officier supérieur de l’armée, Edouard Nshimirimana. L’objectif est clair : «Nous avons décidé de former une force armée légaliste dans le but de protéger la population et ses biens et de chasser [le président Pierre] Nkurunziza du pouvoir par la force pour restaurer l’accord d’Arusha et la démocratie», a déclaré l’ex-lieutenant-colonel à l’AFP.
Les affrontements ont commencé après la réélection du président Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat en juillet 2015, violant, pour l’opposition, la Constitution issue de l’accord de paix d’Arusha signé en août 2000. Depuis plusieurs mois, les exactions se multiplient dans la capitale, Bujumbura, et sa province. Les forces de l’ordre répriment férocement la mobilisation populaire. SOS Médias Burundi en fait le récit (mais ne le «relaie» pas comme nous l’avions écrit à l’origine.)
Alors que l’Union africaine a annoncé il y a quelques jours le déploiement d’une Mission africaine de prévention et de protection au Burundi (Maprobu), forte de 5 000 hommes, pour une durée de six mois, le gouvernement burundais s’est empressé de rejeter le projet, précisant qu’il qualifierait cette opération de «force d’invasion et d’occupation» si son aval n'était pas donné.
Une autre tentative extérieure pour rétablir la paix au Burundi laisse apparaître une lueur d’espoir. Le gouvernement, invité à négocier avec l’opposition de son propre pays en Ouganda, dans le palais présidentiel à Entebbe, lundi 28 décembre, n’a pas encore répondu officiellement. Mais un haut responsable burundais, resté anonyme, a suggéré une légère évolution. «Le gouvernement est disposé à participer au dialogue de Kampala. Mais s’il trouve qu’il y a des personnes qui ne sont pas des acteurs pacifiques [...], l’ordre du jour risque de changer», a-t-il déclaré à l’AFP. Deux jours avant la présidentielle contestée de juillet, un premier round de discussions n’avait rien donné, la partie gouvernementale ayant décidé de se retirer du dialogue.