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Libération

Espagne : pas de gouvernement à l’horizon

publié le 27 décembre 2015 à 19h31

Les tractations vont bon train en Espagne pour tenter de former un exécutif : au sortir des législatives du 20 décembre, les conservateurs l’ont emporté, mais de manière bien trop juste (123 sièges, loin des 176 requis pour obtenir la majorité absolue), si bien que personne ne sait à quoi ressemblera le prochain gouvernement. La perspective de la tenue de nouvelles élections au printemps se fait plus réelle. Et ce dans un pays habitué depuis quatre décennies à des majorités absolues ou, au pire, des majorités claires.

Ce panorama inédit désoriente tous les acteurs politiques. Les quatre principales formations (le Parti populaire au pouvoir, les socialistes, les indignés de Podemos et les libéraux de Ciudadanos, le Parti de la citoyenneté) étudient les possibilités permettant de former une majorité à la Chambre basse. Mais chacun posant ses exigences, ses conditions, ses «lignes rouges», aucun terrain d’entente n’a encore été trouvé.

Il semble que cette situation d’antagonismes marqués puisse s’éterniser, au risque d’une certaine instabilité. Ces derniers jours, la Banque d’Espagne a prédit une chute de la croissance pour 2016 (elle a atteint 3,2 % cette année). Une enquête tout juste réalisée par la chaîne privée La Sexta indique que 60 % des Espagnols préféreraient la mise en place d’une coalition de gouvernement à un retour aux urnes. Mais la réalité semble pencher dans la direction opposée.

L’éventualité d’une «union sacrée» entre le Parti populaire et les socialistes - qui permettrait une majorité absolue de 213 sièges - s’est volatilisée après une rencontre éclair entre Mariano Rajoy, le chef de l’exécutif sortant, et Pedro Sánchez, le secrétaire général du Parti socialiste, mercredi.