Comment le nommer, cet Etat islamique qui, le 13 novembre, a frappé si durement Paris ? Une organisation terroriste, un groupe jihadiste conquérant, un mouvement de revanche sunnite, à l’image du Hezbollah libanais pour les chiites, une armée de l’Apocalypse hantée par la fin des temps, un proto-Etat, un Etat ? Les experts se chamaillent sur ce sujet de la plus haute importance, puisqu’il déterminera la façon de lui faire la guerre. Peut-être aussi que la constellation dirigée par le calife autoproclamé Abou Bakr al-Baghdadi correspond à toutes ces définitions ? C’est vrai que l’EI excelle dans la terreur, qu’il recrute des musulmans du monde entier en attisant le feu de la guerre sainte, qu’il estime que les sunnites ont été spoliés et qu’il est temps pour eux de prendre leur revanche, qu’il s’étend sur tout le Moyen-Orient, gagne l’Afghanistan et le Pakistan, s’impose en Libye et qu’il s’emploie à fonder un Etat à cheval sur l’Irak et la Syrie, avec Mossoul et Raqqa pour capitales. Soit une population comprise entre 8 millions et 10 millions d’âmes répartie sur une superficie équivalente à celle de la Grande-Bretagne. A présent, il y bat monnaie, collecte des impôts et les administrations n’y marchent pas plus mal qu’ailleurs dans le monde arabe. D’où le casse-tête des états-majors occidentaux, russe, iranien, saoudien… impuissants à ce jour devant cette hydre aux têtes multiples.
EI
publié le 30 décembre 2015 à 17h41
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