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Libération

Au moins 36 migrants morts noyés dans deux naufrages au large des côtes turques

De nombreux autres candidats à l’exil ont pu être sauvés mais ont dû être hospitalisés en état d’hypothermie.

Des gilets de sauvetage laissés à Lesbos par des migrants et réfugiés en provenance de Turquie le 3 décembre 2015 (Photo ARIS MESSINIS. AFP)
Par AFP
Publié le 05/01/2016 à 9h05, mis à jour le 05/01/2016 à 18h17

Au moins 36 migrants, dont plusieurs enfants, qui tentaient de rejoindre la Grèce, sont morts noyés ce mardi au large des côtes turques lors de plusieurs naufrages, les plus meurtriers survenus en mer Egée depuis le début de l’année.

Tout au long de la journée, les gendarmes ont repêché 29 corps sans vie sur les plages de la région de Balikesir (ouest), face à l’île grecque de Lesbos, et les garde-côtes sept victimes supplémentaires dans les eaux glacées de la mer Egée, a indiqué un porte-parole des garde-côtes.

Une première embarcation partie au petit matin de la région de Dikili (ouest) pour Lesbos a chaviré avec 22 personnes à bord, en raison des forts vents qui soufflaient sur la mer Egée, a rapporté l’agence de presse Dogan. Malgré l’intervention des garde-côtes turcs, la plupart des passagers ont été découverts sur une plage du district d’Ayvalik plus au nord, selon l’agence.

Des photos et des vidéos publiées par Dogan montrent les corps de plusieurs enfants revêtus de gilets de sauvetage reposant sur une plage de galets, ainsi que des sauveteurs les bottes au pied repêchant d’autres victimes dans l’eau.

Une autre embarcation, un bateau pneumatique dans lequel s’étaient entassés 58 migrants, a lui aussi pris l’eau au large de la station balnéaire de Dikili, a ensuite rapporté Dogan. Les corps sans vie de sept d’entre eux, dont des femmes et des enfants, ont été récupérés sur une plage proche, selon l’agence. De nombreux autres candidats à l’exil ont pu être sauvés mais ont dû être hospitalisés en état d’hypothermie.

700 000 migrants entrés via les îles grecques en 2015

Selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), environ 700 personnes, pour la plupart des réfugiés fuyant les conflits en Syrie et en Irak, sont morts ou ont été portés disparus l’an dernier en tentant de traverser la mer Egée pour rejoindre la Grèce, porte d’entrée vers l’Union européenne (UE). Malgré les températures hivernales et les mauvaises conditions météo qui rendent la traversée encore plus dangereuse, de nombreux migrants continuent d’emprunter cette voie, selon les autorités turques. En 2015, un million de migrants sont entrés dans l’UE, dont 700 000 depuis la Turquie via les îles grecques, selon l’OIM.

Ankara et Bruxelles ont conclu fin novembre un accord prévoyant une aide européenne de 3 milliards d’euros à la Turquie en échange de son engagement à mieux contrôler ses frontières et à coopérer dans la lutte contre les passeurs qui opèrent depuis son rivage.

La Turquie accueille sur son sol 2,2 millions de réfugiés syriens.