Où est passé le portrait de Hugo Chávez qui trônait dans l’hémicycle, à Caracas ? Sur les images retransmises mardi de l’installation du nouveau Parlement, l’icône avait disparu, en même temps que celle de Simón Bolívar, héros de l’indépendance. Le défunt président social-populiste Chávez avait rebaptisé le pays «République bolivarienne du Venezuela», mais avec le résultat des législatives du 6 décembre, où l’opposition a remporté les deux tiers des sièges, la république est un peu moins bolivarienne.
Dans un climat tendu mais sans débordements, Henry Ramos Allup, élu sous les couleurs de la MUD, coalition de l’ensemble de l’opposition, a été proclamé président de l’Assemblée, en remplacement du véhément Diosdado Cabello, numéro 2 du régime derrière le président Nicolás Maduro. Les premières interventions des députés du PSUV, le parti chaviste, ont été virulentes. Ce qui donne une idée du climat dans lequel va se dérouler la cohabitation dans laquelle entre le Venezuela. Une période pleine d’incertitudes : le gouvernement et le président, socialistes, appliqueront-ils les lois (amnistie des prisonniers politiques, mesures économiques libérales, lutte contre l’insécurité…) votées par une assemblée qui leur est opposée ?