Dimanche soir, sourires et accolades ont salué à Athènes l’élection surprise, avec 51% des voix, de Kyriákos Mitsotákis, 47 ans, à la tête de Nouvelle Démocratie, principal parti conservateur grec. Au premier tour de ces primaires, il était arrivé loin derrière son rival, Evángelos Meïmarákis, 62 ans, leader par interim désigné après la démission de l’ex-Premier ministre Antónis Samarás qui avait appelé à voter «oui» au référendum du 5 juillet sur les réformes imposées par les créanciers du pays, alors que le «non» défendu par le gouvernement d’Aléxis Tsípras l’avait nettement emporté.
La droite grecque, décrédibilisée par sa gestion du pays depuis 2012, s'était ridiculisée en annulant une première élection interne le 22 novembre, suite au bug du logiciel de décompte. C'est au milieu de ce paysage en ruines qu'a surgi Kyriákos Mitsotákis. Défenseur d'un «libéralisme à visage humain», il compte rassembler «tous ceux qui veulent en finir avec le populisme d'un gouvernement incapable». Ce quadragénaire sans grande expérience gouvernementale (député depuis 2004, il n'a été ministre que pendant deux ans, entre 2013 et 2015) est l'héritier d'une dynastie politique. Cadet des quatre enfants de Konstantínos Mitsotákis, qui fut Premier ministre entre 1990 et 1993, il est l'arrière-petit-neveu d'Elefthérios Venizélos, célèbre homme politique de l'entre-deux-guerres. Photo Reuters