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Libération
Analyse

Perquisition chez Renault, Royal à la rescousse

publié le 14 janvier 2016 à 20h01

Ségolène Royal en sapeur-pompier. La ministre de l'Ecologie est venue le dire, jeudi en conférence de presse : «Il n'y a pas de logiciels de fraude sur les véhicules de marque Renault qui ont été testés.» Une sortie destinée à calmer les places boursières qui ont fait dégringoler l'action du constructeur : «Les actionnaires peuvent être rassurés, les salariés peuvent être rassurés.»

Un vent de panique s'était levé en fin de matinée, après la diffusion d'un tract de la CGT Renault du site de Lardy (Essonne) où le syndicat s'inquiétait de l'intervention des agents de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) jeudi dernier sur différents sites du constructeur. Les «secteurs» visés «laissent fortement penser» que ces «perquisitions» sont «liées aux conséquences de l'affaire des moteurs truqués de Volkswagen», écrit le syndicat dont le tract précise que «les PC de plusieurs directeurs» ont été embarqués . Une information confirmée par la direction du groupe : «La DGCCRF s'est rendue au siège social, au Centre technique Renault de Lardy et au Technocentre de Guyancourt.» Résultat : l'action a perdu jusqu'à 20 %, avant de terminer en recul de 10,2 % à 77,70 euros. Alors qu'aucune perquisition n'a été menée chez PSA, l'autre constructeur français a cédé pour sa part plus de 5 %.

Pour son opération de sauvetage Royal a révélé jeudi les premiers résultats de la commission technique indépendante mise en place dans la foulée du scandale VW. Vingt-deux voitures ont été testées sur les 100 prévues. Si ces tests «confirment l'existence de logiciels de fraude sur les deux véhicules Volkswagen», ce n'est pas le cas pour les autres marques. En revanche, ils révèlent «des dépassements de normes, pour le CO2 et les oxydes d'azote» sur des modèles étrangers et chez Renault, a indiqué la ministre. «Il s'agit d'écarts importants», insiste le Réseau Action climat qui va demander des comptes aux constructeurs.

Quel lien avec les perquisitions de la répression des fraudes ? Aucun, assure le ministère de l'Economie, dont dépend ce service : «Il s'agit d'une autre enquête pour savoir s'il y a eu tromperie aux consommateurs.» Pourquoi des perquisitions chez Renault et pas chez PSA ? «La DGCCRF avait besoin d'éléments complémentaires», élude Bercy. Difficile pourtant de ne pas lier les deux enquêtes : la DGCCRF faisant également partie de la commission.