Il les collectionne, les provocations délibérées ou les sorties délirantes : justification de la torture, insultes ad hominem, sous-entendus… En un an, Donald Trump a multiplié les attaques misogynes («Comment peut-elle satisfaire son pays si elle ne satisfait pas son mari ?», tweete-t-il en avril au sujet de Hillary Clinton) ; les bravades déplacées («John McCain n'est pas un héros de guerre. On dit qu'il est un héros de guerre parce qu'il a été capturé. J'aime les gens qui n'ont pas été capturés», sort-il le 18 juillet) ; ou les inepties racistes («Des Noirs qui comptent mon argent ! Je déteste l'idée. Je préfère des hommes petits portant la kippa tous les jours»). Voici le top 7 de ses récentes «trumperies».
Le 7 décembre, un «Communiqué de Donald Trump pour empêcher l'immigration musulmane» demande «l'arrêt total et complet de l'entrée des musulmans aux Etats-Unis jusqu'à ce que les élus de notre pays comprennent ce qui se passe».
Et d'ajouter : «Nous devons déterminer d'où vient cette haine et pourquoi elle existe. Jusqu'à ce que nous soyons en mesure de comprendre ce problème et la dangereuse menace qu'il représente, notre pays ne peut être victime d'horribles attaques par des gens qui ne croient qu'au jihad et n'ont aucun respect pour la vie humaine.»
«Nous perdons beaucoup de gens [qui se radicalisent] à cause d'Internet. Il faut que nous voyions Bill Gates et d'autres gens qui comprennent vraiment ce qui se passe. Il faut leur demander, peut-être dans certains endroits, de fermer Internet en partie, d'une manière ou d'une autre», dit-il aussi, toujours ce 7 décembre, en Caroline du Sud. Puis : «Oui, des gens vous diront "et la liberté d'expression ?" Mais ceux qui disent ça sont des fous.»
«C'est l'un des discours les plus bêtes que j'aie jamais entendu, de toute l'histoire»,dit-il sur MSNBC, le 30 novembre après le discours d'Obama lors de la COP 21 qui évoque alors «la pire menace pour les générations futures» : «Je ne crois pas au changement climatique. Ça a toujours été comme ça, le temps change, il y a des tempêtes, de la pluie, et des belles journées.» Il y aussi ce fameux tweet, publié trois ans plus tôt : «Le concept du changement climatique a été créé par et pour les Chinois pour rendre l'industrie américaine non compétitive.»
«Regardez Paris, avec les lois sur le port d'armes les plus restrictives du monde, personne n'avait d'armes sauf les méchants. On peut dire ce qu'on veut, s'ils avaient eu des armes, si les nôtres étaient armés, s'ils avaient le droit de porter des armes, la situation aurait été très, très différente», ose-t-il le 14 novembre, au lendemain des attentats, lors d'un meeting au Texas.
L'Amérique estropiée sort le 3 novembre. Soit 169 pages dans lesquelles on peut lire : «Je suis un chic type, vraiment». Ou : «Je n'ai pas peur de dire ce que je crois.» Ou encore : «J'utilise les médias comme ils m'utilisent.» Et : «Donald Trump construit des business. Donald Trump construit des buildings. Donald Trump réalise des investissements pour des golfs magnifiques. Et Donald Trump crée des emplois pour les immigrés légaux et tous les Américains.»
«Le monde se porterait mieux si les anciens dictateurs irakien Saddam Hussein et libyen Muammar al-Kadhafi étaient toujours au pouvoir, dit-il sur CNN, le 25 octobre. Avant il n'y avait pas de terroristes en Irak. [Hussein] les tuait immédiatement. [L'Irak] est maintenant devenu l'université d'excellence du terrorisme. Franchement, désormais il n'y a plus d'Irak ni de Libye. Ils ont volé en éclats. Personne ne sait ce qui se passe.» Et de conclure, face au retour «à l'époque médiévale» : «La doctrine Trump est simple : c'est la force.»
«Quand le Mexique nous envoie ses gens, il n'envoie pas les meilleurs éléments. Ils envoient ceux qui posent problème. Ils apportent avec eux la drogue. Ils apportent le crime. Ce sont des violeurs», balance-t-il le 16 juin, à la Trump Tower à New York, lors de son discours de candidature, où il dit 217 fois «je», record battu : «Je construirai un grand mur le long de notre frontière sud, et personne ne les construit mieux que moi, croyez-moi. Et je ferai en sorte que le Mexique paie pour ce mur.»