He Fangmei a indiqué qu'elle était sans nouvelle de son mari, Li Xin, depuis le 11 janvier, redoutant que ce journaliste chinois en quête d'asile politique ait été kidnappé par des agents de Pékin. Aux dernières nouvelles, il allait prendre un train de Bangkok à Nong Khai, dans le Nord thaïlandais. Cette disparition est la dernière en date d'une longue liste d'enlèvements d'activistes, religieux, avocats, libraires qui alimentent les soupçons d'implication des autorités de Pékin. Aux yeux du régime, Li Xin n'est pas qu'un simple journaliste. Il a fui la Chine pour l'Inde il y a quatre mois, où il est allé chercher un asile politique qu'il n'a pu avoir. Une fois à New Delhi, il a révélé son passé d'informateur pour le gouvernement. Li Xin a raconté à la presse comment il avait été contraint d'espionner sous peine d'emprisonnement. Les autorités chinoises disaient vouloir l'inculper pour espionnage à la solde de Taiwan. Selon Radio Free Asia, il aurait déjà été incarcéré en juin 2013. Car Li Xin, 37 ans, a un long passé d'activiste pour les droits de l'homme. En 2008, il avait signé la Charte 08, manifeste exigeant un mouvement démocratique.Il figure depuis sur la liste noire des autorités. Refusant d'espionner plus, Li Xin a donc fini par fuir son pays en octobre. «J'avais très peur, avait-il confié à Associated Press. Ils pourraient me renvoyer en prison à tout moment. […] Je ne voulais pas travailler pour eux, mais je sentais que je n'avais pas le choix.» Après avoir essuyé un refus d'asile de l'Inde et de visa pour les Etats-Unis, il avait donc gagné la Thaïlande, jadis un refuge régional pour les opposants des dictatures. Mais depuis le coup d'Etat de mai 2014 en Thaïlande, le vent a tourné.
«[Les autorités chinoises] pourraient me renvoyer en prison à tout moment.»
par Arnaud Vaulerin
publié le 26 janvier 2016 à 19h51
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