Les deux envoyés spéciaux du Monde qui avaient été arrêtés jeudi à Bujumbura, le Français Jean-Philippe Rémy et le photographe britannique Phil Moore, ont finalement été libérés vendredi après avoir passé une nuit au siège du Service national de renseignement. Aucune charge n'a été retenue contre eux. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait appelé le Burundi «à procéder à leur libération immédiate».

Les deux hommes, entrés légalement dans le pays les 19 et 21 janvier, avaient été arrêtés avec une quinzaine de personnes considérées par les officiels locaux comme «des criminels armés» car opposants au régime. Le Burundi traverse une grave crise depuis qu'en avril 2015 le président, Pierre Nkurunziza, a décidé de briguer un troisième mandat malgré le boycott de l'opposition. Plus de 400 personnes ont été tuées depuis. Le correspondant de l'AFP et de RFI au Burundi, Esdras Ndikumana, s'est lui réfugié au Kenya en août, après avoir été arrêté à Bujumbura et torturé.