Ces derniers jours, des réfugiés ont quitté par dizaines les camps de Calais et Dunkerque, où la situation est intenable. Direction le port belge de Zeebruges, d'où ils espèrent rejoindre plus facilement l'Angleterre à la faveur de contrôles moins sévères. Ils ont été bien reçus par une partie des habitants, qui leur ont apporté de la nourriture, nettement moins par le gouverneur chrétien-démocrate de la province. Son appel à ne pas «les nourrir» lancé lundi sur une radio locale, comparé à une «interdiction de nourrir les canards ou les mouettes» par des médias belges, semble toutefois avoir eu un effet contre-productif puisque des bénévoles ont distribué mardi soir un repas chaud à 35 migrants, selon le quotidien flamand Het Laatste Nieuws. «Si nous ne les aidons pas, nous les poussons encore plus profondément dans l'illégalité et dans les mains des passeurs», a réagi Médecins du monde. Le gouverneur s'inquiète, comme de nombreux élus locaux et certains habitants, du nombre croissant de migrants arrivant à Zeebruges. Selon les médias belges, ils sont actuellement quelques dizaines à loger à la belle étoile au pied d'une église de la localité ou dans les dunes bordant la zone portuaire. «Je ne tolérerai pas qu'à Zeebruges et dans les environs s'installent des camps de tentes comme à Calais», avait averti le mois dernier le ministre belge de l'Intérieur, Jan Jambon. «Les migrants ne veulent pas non plus d'un Calais bis», a réagi l'ONG belge Ciré. «La meilleure manière d'éviter les "jungles" est de permettre aux migrants de circuler de manière sûre et légale entre la France, la Belgique et la Grande-Bretagne, afin de permettre l'exercice du droit d'asile et la réunification des familles séparées», a fait valoir l'association.
«Ne nourrissez pas les réfugiés, sinon d’autres viendront.»
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Publié le 03/02/2016 à 19h41
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