Face à la vague de migrants, les réactions sont de plus en plus violentes de la part des personnalités politiques européennes sur les moyens à mettre en place pour empêcher l’afflux de réfugiés.
En Belgique
Ce lundi, un gouverneur belge a appelé à ne pas nourrir les réfugiés pour, dit-il, empêcher que d'autres n'arrivent de Calais et de Grande Synthe. Le gouverneur chrétien-démocrate de la province de Flandre-Occidentale, Carl Decaluwé, s'adressait en particulier aux habitants de Zeebruges, dont certains avaient apporté de la nourriture à des migrants pendant le week-end.
Cet appel a aussitôt été vivement contesté par les médias belges. «Cette assimilation des réfugiés à des pigeons ou des mouettes a provoqué de nombreuses réactions offusquées sur les réseaux sociaux», peut-on lire notamment sur le site de RTBF, relayant des tweets en flamand.
En Allemagne
Ce week-end, c'était le parti populiste allemand (AFD), force politique montante outre-Rhin, qui a fait une sortie fracassante à travers sa présidente Frauke Petry.
«Au besoin», les forces de police à la frontière «devraient pouvoir faire usage de leur arme à feu, c'est inscrit dans la loi», pour empêcher l'arrivée de migrants sur le sol allemand, a-t-elle déclaré dans une interview à un quotidien régional. Cette déclaration, qui a indigné une grande partie de la classe politique allemande mais aussi le syndicat de la police, surgit quelque temps après le scandale des agressions sexuelles de Cologne.
En Slovaquie
«Nous ne voulons pas de ce qui s'est déroulé à Cologne en Slovaquie. Nous sommes une nation catholique et nous ne ne voulons pas de femmes molestées dans les places publiques», a-t-il souligné. Ce qui pourrait lui valoir d'être poursuivi en justice, d'après des avocates interrogées par The Slovak Spectator.
Anti-Muslim statements of the Slovak PM could lead to criminal prosecution. https://t.co/pHrQPUCCGR
— The Slovak Spectator (@slovakspectator) January 12, 2016
En République tchèque
Le président tchèque, Milos Zeman, lui, va jusqu'à qualifier cette immigration d'«invasion organisée».
«Je suis profondément convaincu que nous faisons face à une invasion organisée et non à un mouvement spontané de réfugiés», a-t-il affirmé dans son message de Noël diffusé le 26 décembre. Et d'ajouter : «Une grande majorité des migrants illégaux sont les jeunes hommes en bonne santé, et célibataires. Je me demande pourquoi ces hommes ne prennent pas les armes pour aller se battre pour la liberté de leur pays, contre l'Etat islamique.»
Dans ce contexte, Milos Zeman a évoqué l'exemple des Tchèques ayant quitté leur pays sous l'occupation nazie (1939-1945) afin de «se battre pour la liberté de leur pays et non pour recevoir des allocations sociales en Grande-Bretagne».
Au Danemark
En décembre 2015, le gouvernement danois a proposé un attirail de 34 mesures pour dissuader les réfugiés de venir. Ces derniers n’auront plus le droit de disposer d’objet d’une valeur qui dépasse les 400 euros… [mise à jour : le montant a depuis été fixé à 10 000 couronnes, soit 1 340 euros].
Pour répondre aux critiques, le ministre de la Justice fait dans la surenchère en déclarant sur une chaîne de télévision : «Nous parlons d'une situation où un homme arrive à pied avec une valise pleine de diamants, tout en cherchant refuge au Danemark.» C'est bien connu, les migrants sont nombreux dans ce cas.