Pressée par l'UE, la Turquie a annoncé être prête à ouvrir ses frontières aux dizaines de milliers de Syriens qui patientaient dimanche dans le froid après avoir fui l'offensive des troupes du régime de Damas à Alep (lire ci-dessus). Dans l'attente d'une décision d'Ankara, la situation humanitaire est de plus en plus désespérée pour les civils, principalement des femmes et des enfants, qui se pressent dans le nord de la Syrie, selon Médecins sans frontières (MSF).
Si les Syriens poussés à l'exode «sont à nos portes et n'ont pas d'autre choix, nous devons laisser entrer nos frères et nous le ferons», a déclaré samedi le président turc, Recep Tayyip Erdogan. Il n'a cependant pas précisé quand les Syriens pourraient entrer dans son pays.
Le seul point de passage possible au nord d’Alep, via le poste frontière turc d’Oncupinar, restait fermé dimanche. Du côté syrien, à Bab al-Salama et Azaz, les dizaines de milliers de civils patientent dans des conditions très précaires dans des camps installés à la hâte.
«C'est un drame. Ceux qui n'ont pas pu obtenir une tente dorment sous les oliviers, témoigne Haitham Hammou, du groupe rebelle Jabha Chamiya. Les déplacés ont à peine une ration alimentaire par jour» et «les prix des denrées alimentaires ont flambé».
MSF a distribué plus de 230 tentes, mais il manque des hébergements, de l’eau et des équipements sanitaires, a précisé son chef de la mission en Syrie, Muskilda Zancada. Le nombre de personnes ayant rejoint ces derniers jours les environs d’Azaz est estimé à plus de 30 000, mais pourrait atteindre 70 000, selon le gouverneur de la province frontalière turque.
Face à ce nouveau drame humanitaire, les Européens ont rappelé à Ankara son devoir d’accueillir les réfugiés syriens, qui sont déjà 2,7 millions sur son territoire.
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