Revers retentissant pour Barack Obama ou simple contretemps ? Mardi, la Cour suprême américaine, saisie par une trentaine d'Etats - surtout républicains -, a décidé de suspendre temporairement le Clean Power Plan, programme visant à limiter les émissions polluantes des centrales thermiques. Annoncé en août, il devait montrer la bonne volonté du deuxième pollueur mondial en matière de lutte contre le changement climatique, en amont de la COP 21.
Ce plan impose aux centrales électriques du pays une baisse globale de 32 % de leurs émissions carbone en 2030 par rapport à 2005. Il cible les centrales à charbon - les plus polluantes-, vise la fermeture d’un tiers des centrales et le développement des renouvelables. Les Etats très dépendants au charbon (Wyoming, Kentucky, Virginie-Occidentale…), ainsi que des entreprises du secteur, n’ont guère goûté cette législation, et entamé une procédure pour l’enterrer. Ils dénoncent un abus de pouvoir fédéral, rappelant que la politique énergétique est une de leurs prérogatives. Le dossier est en appel devant une cour fédérale, qui doit juger l’affaire à partir du mois de juin.
Dans l’attente de sa décision, les plaignants ont saisi la Cour suprême. Les juges de la plus haute cour américaine ont décidé de suspendre le plan dans l’attente de l’appel. La décision ne porte pas sur la légalité du texte.
La Maison Blanche s'est dite «confiante», rappelant les bases «techniques et légales solides» du texte. L'EPA (l'équivalent du ministère de l'Ecologie) a d'ailleurs indiqué qu'elle continuerait à le mettre en œuvre avec les dix-huit Etats qui, eux, le soutiennent.