L'empressement de la Turquie à mettre en cause les milices kurdes de Syrie pour l'attentat qui a fait 28 morts mercredi à Ankara suscite questions et scepticisme. Dès jeudi matin, le régime turc assurait que l'attaque avait été planifiée par les Unités de protection du peuple (YPG), avec le soutien logistique des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Le chef du Parti de l'union démocratique (PYD), dont les YPG sont le bras armé, Saleh Muslim, a catégoriquement nié. Mais Recep Tayyip Erdogan a balayé ses dénégations. «Qui était le kamikaze ? Bien sûr qu'il était des YPG, a-t-il insisté vendredi, nous n'avons aucun doute.» Un groupe kurde proche du PKK, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), a toutefois affirmé vendredi soir avoir commis l'attentat en représailles à la mort de civils, tués par l'armée turque lors de ses opérations contre les rebelles dans le sud-est du pays. Le porte-parole du département d'Etat américain, John Kirby, a déclaré jeudi ne pas être «en mesure de confirmer ou de démentir les affirmations du gouvernement turc».
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