Il reste encore quantité de détails à régler. Certains pourront être bouclés rapidement, d'autres prendront un peu plus de temps. En attendant, l'Argentine a tourné la page de cette époque où la présidente Cristina Kirchner dénonçait à la tribune de l'ONU le «harcèlement des fonds vautours» dans le litige sur sa dette externe, tout en accusant le système judiciaire américain de «complicité». C'était en septembre 2014 à New York.
Un temps désormais révolu. Placée au ban de la finance internationale depuis que le pays a fait défaut sur sa dette publique externe en 2001, Mauricio Macri, élu à la tête du pays en décembre 2015, est en passe de mettre un terme à cette saga. Certes, la réunion qui s’est tenue à New York entre les représentants de l’Argentine et ses deux créanciers les plus retors, les fonds Elliott et Aurelius, n’a pas débouché sur un accord réglant le contentieux, mais les positions se rapprochent. Si une solution devait être trouvée dans les prochaines semaines, l’Etat argentin pourrait reprendre le chemin des marchés financiers internationaux et espérer s’y financer en émettant des bons du Trésor argentin.
«Ce début d'accord peut apparaître comme une bonne nouvelle, la fin d'un bras de fer entre l'Argentine et les fonds spéculatifs, que les Argentins ont volontiers qualifiés de hyènes, de charognards ou encore de vautours. Mais si Macri veut normaliser la situation avec les marchés financiers, c'est surtout du fait que le pays est en crise et qu'il a un besoin urgent de devises étrangères, en l'occurrence des dollars», explique un économiste d'une grande organisation internationale.
Difficile de comprendre les tenants et aboutissants d’une telle situation sans refaire le parcours des quinze dernières années de l’histoire économique de l’Argentine (à retrouver sur Libération.fr).