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Primaires

Deux victoires par KO possibles lors du Super Tuesday

Largement favoris, Hillary Clinton et Donald Trump espèrent s’imposer dans la douzaine d’Etats qui votent ce mardi et s’assurer ainsi de décrocher l’investiture.
Le candidat démocrate Bernie Sanders en campagne, le 25 février, à Chicago. (Photo : AFP. Getty images. John Gress)
publié le 29 février 2016 à 19h51

C'est traditionnellement le grand rendez-vous des primaires, celui qui peut achever ou relancer une candidature. Cette année, les deux principaux partis l'abordent dans une dynamique similaire : un favori - Donald Trump côté républicain, Hillary Clinton côté démocrate - qui espère porter le coup de grâce à ses rivaux. Lors de ce «Super Tuesday», ce mardi, treize Etats et un territoire américains votent pour désigner leur candidat. Dans chaque camp, environ un quart des délégués seront attribués. De quoi prendre une sérieuse option sur l'investiture finale.

Chez les républicains, treize Etats organisent des primaires ou des caucus mais - étrange subtilité - les résultats du Wyoming et du Colorado ne seront pas rendus publics. Sur les onze restant, Donald Trump est donné gagnant dans neuf, dont la Géorgie, le Tennessee, la Virginie et l’Alabama. A en croire les sondages, seuls pourraient échapper à Trump l’Arkansas et le Texas, l’Etat du sénateur Ted Cruz que ce dernier doit absolument remporter pour rester crédible. Fort de ses trois victoires sur les quatre premières primaires, Trump aborde donc ce «super mardi» avec confiance. Il pourrait rafler la majorité des 595 délégués en jeu.

Ces derniers jours, la campagne est soudainement devenue plus agressive. Comme si les adversaires de Trump prenaient conscience du risque réel de voir le milliardaire gagner l'investiture. «L'implosion que les républicains espéraient éviter est arrivée», écrivait ce week-end le Washington Post. Mordant lors du débat télévisé de jeudi, Marco Rubio mène la charge anti-Trump. Entre les deux hommes, toutes les attaques sont permises, y compris les plus basses : maquillage et sudation excessifs, taille des oreilles. Mais rien ne semble pouvoir déstabiliser Trump. Dans un sondage national publié lundi par CNN, il culmine à 49 % d'intentions de vote. Plus que tous ses rivaux réunis : Marco Rubio, Ted Cruz, Ben Carson et John Kasich.

Côté démocrate, la campagne reste courtoise. Après sa victoire écrasante, samedi en Caroline du Sud, Hillary Clinton a fait l’éloge de l’amour et de la gentillesse pour unifier l’Amérique. Un message à Donald Trump, qu’elle se prépare à affronter le 8 novembre. Comme le magnat de l’immobilier, l’ancienne patronne de la diplomatie américaine a remporté trois des quatre premières consultations. Son triomphe en Caroline du Sud, grâce à un soutien sans faille (86 %) des électeurs noirs, augure d’une large victoire lors de ce Super Tuesday. En particulier dans les Etats où la part des minorités (Afro-Américains et Latinos) dans l’électorat démocrate est importante : Texas, Géorgie, Virginie, Tennessee et Alabama.

Pour entretenir la flamme, son rival Bernie Sanders doit l’emporter dans le Massachusetts, le Colorado, le Minnesota et l’Oklahoma, les quatre Etats où le sénateur du Vermont a le plus dépensé en publicités électorales. Il lui faudra pour cela une forte mobilisation des moins de 30 ans et un soutien net de l’électorat blanc qui, en Caroline du Sud, lui a préféré Hillary Clinton à 54%.