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Libération

«Mon temps est passé. Le moment est venu que la direction de [la Tchétchénie] trouve quelqu’un d’autre afin que mon nom ne soit pas utilisé contre mon peuple. Il y a beaucoup de successeurs possibles dans notre équipe.»

publié le 29 février 2016 à 20h11

L'allié principal de Vladimir Poutine en Tchétchénie compte-t-il vraiment, comme il l'a expliqué vendredi à la chaîne russe progouvernementale NTV, céder la main alors que son mandat de cinq ans s'achève en avril ? En Russie, comme dans la petite République russe du Caucase, nul ne croit que l'ex-chef de milices, devenu président après l'assassinat de son père, veuille réellement partir. «Il n'y a pas d'alternative à Ramzan Kadyrov, a dit le président du Parlement tchétchène, Magomed Daoudov à Gazeta.ru. Le peuple ne le laissera pas partir. Ni maintenant, ni dans dix ans, ni dans vingt.» Il semble que Vladimir Poutine qui, après une guerre sanglante, a imoosé la répression à outrance en Tchétchénie, n'ait pas davantage d'alternative. A 39 ans, Ramzan Kadyrov, qui contrôle d'une main de fer sa petite république, est convaincu qu'en partant il ne laisserait que le chaos, quitte à l'organiser lui-même. Le président russe, qui évite de le condamner malgré son implication dans une série d'attentats politiques à Moscou, dont celui de Boris Nemtsov et ses propos outranciers contre les intellectuels et les opposants, le croit aussi. Critiqué par une partie des cercles dirigeants à Moscou, Ramzan Kadyrov semble donc plutôt lancer une sorte de défi à Vladimir Poutine sur le mode «Limoge-moi si tu l'oses».