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En Russie, la décapitation d’une enfant attise la haine des ultranationalistes

publié le 1er mars 2016 à 19h31

Moscou, qui en a pourtant vu de toutes les couleurs, n'en croit toujours pas ses yeux. Selon des témoins, lundi, une femme voilée et vêtue de noir a exhibé la tête d'un enfant en criant «je suis une terroriste» et «Allahou akbar». Le reste du corps a été découvert au domicile incendié de la famille. La terroriste présumée est une femme de 38 ans originaire d'Ouzbékistan. Arrêtée, elle a été hospitalisée dans l'attente d'une évaluation psychiatrique. Mardi, l'affaire faisait la une des journaux et des sites internet. Les seuls médias à s'abstenir ont été les principales chaînes de télévision nationales, qui ont décidé de faire l'impasse sur un fait divers susceptible de scandaliser l'opinion. Le porte-parole de Poutine a dit les soutenir, ce qui laisse à penser qu'elles ont agi à la demande des autorités. Alexeï Navalny, un des ténors de l'opposition, a posté, lundi, ce commentaire sur Twitter : «Action des services spéciaux de la fédération de Russie : dans le métro avec une affiche anti-Poutine - 5 minutes ; dans le métro avec une tête d'enfant et le cri Allah akbar - une heure.»Les principaux leaders de la communauté musulmane ont appelé les Russes à ne pas faire d'amalgames. Les ultranationalistes ont, eux, profité du drame pour remettre en cause l'ouverture de la Russie aux ressortissants des anciennes républiques soviétiques.