Depuis les attentats contre Charlie en janvier 2015, c’est devenu une habitude. A chaque nouveau drame, vient son lot de dessins, publiés par des anonymes ou des auteurs confirmés sur les réseaux sociaux et dans les journaux. Les explosions à Bruxelles, ce mardi, n’échappent pas à la règle, avec une résonance particulière, tant la capitale belge est liée à l’hisoire de la bande dessinée.
C'est le dessin de Plantu, diffusée sur Twitter et en une du Monde qui a pour le moment été le plus relayé. Très simple, il montre un petit bonhomme en drapeau français en train d'enlacer son homologue outre-Quiévrain avec le rappel des deux dates funestes, le 13 novembre et le 22 mars.
LES ATTENTATS CE MARDI 22 MARS À BRUXELLES.
— PLANTU Officiel (@plantu) March 22, 2016
(Le dessin du Monde) pic.twitter.com/9OCYMhOCpf
Dans la foulée, il a été repris et modifié par une chaîne russe avec cette fois-ci leur drapeau, un bleu-rouge-blanc horizontal, un détournement pas vraiment du goût d'un journaliste du Monde.
Joann Sfar, toujours très réactif, et Louison y sont également allés de leurs productions, avec des références évidentes à Tintin.
"C'était au temps où Bruxelles bruxellait." 🎶💔💔💔🎶 #Bruxelles #Brussels #cauchemar pic.twitter.com/64WyTTtDfn
— Louison (@Louison_A) March 22, 2016
De manière générale, de nombreux tweets font référence au personnage d'Hergé, avec des mises en avant de cases où il pleure la disparition présumée de Tchang dans Tintin au Tibet.
Avui Tintín està plora el dol del brutal atentat de Bruxelles pic.twitter.com/lZV4ouHsgW
— Josep Grau (@josep1grau) March 22, 2016
Pourtant, si Tintin est le héros belge par excellence et s'il vit à Bruxelles avant de s'installer à Moulinsart, la ville n'est que rarement représentée dans ses albums, ou alors en creux, sans être directement évoquée, comme lorsqu'il déambule dans le célèbre marché aux puces de la place du Jeu de Balle dans le Secret de la Licorne.
Dans un autre genre, les citations du chat de Philippe Geluck sur la guerre ou la religion ont aussi beaucoup de succès, ainsi que les dessins autour du Manneken-Pis, certains contactant tous les médias pour être repris, au point que cela en devient gênant, dans une forme de course à la célébrité dont se moque Le Gorafi.
#belgique #bruxelles #BrusselsAirport #BrusselsAttacks #Zaventem #Brussels pic.twitter.com/DgRHqdIYx3
— Apothicaire Amoureux (@PotardDechaine) March 22, 2016
On me signale un contrôle antidopage positif pour @hervebaudry qui racole tout ce qu'il peut (via @vadimplt) pic.twitter.com/AtzU1yw4eo
— Clément Quintard (@ClementQuintard) March 22, 2016
D’autres personnages font plus de la ville leur terrain de jeu et devraient apparaître bien vite dans les hommages si ce n’est pas encore le cas. Quick et Flupke, aussi créés par Hergé, passent leur vie dans la rue à faire des blagues et bêtises et à être poursuivis par l’Agent 15. Un peu comme Gaston, de Franquin, qui, lorsqu’il ne traîne pas chez Dupuis, a parfois maille à partir avec Longtarin.
Direct concurrent de Tintin, et pourtant moins cité, Spirou est beaucoup plus ancré dans le territoire de Bruxelles, où, avec Fantasio, il croise, rappelons-le, Gaston de temps en temps. Le Groom-Vert-de-Gris, de Yann et Olivier Schwartz est l'un des plus bels hommages qui a été rendu à la culture, la gastronomie et au patois local. Se déroulant pendant l'occupation par les nazis, cet album raconte la perte de l'innocence des deux futurs aventuriers et la manière dont la population apprend à survivre et à se révolter. La danse de leurs amis zazous, si elle peut paraître désinvolte face à la terreur, est aussi une forme de #jesuisterrasse à la bruxelloise.
Une forme de #jesuisterrasse à la bruxelloise, dans le Spirou, «le Groom Vert-de-Gris» pic.twitter.com/fyRi0y0Mkp
— Quentin Girard (@quentingirard) March 22, 2016