Menu
Libération
Eclairage

Quarante ans d'attentats meurtriers d'un bout à l'autre de l'Europe

L'attentat à la gare d'Atocha à Madrid le 11 mars 2004 avait fait 191 victimes. (AFP)
par Rouguyata Sall
publié le 23 mars 2016 à 17h46

Au cours des quatre dernières décennies, plus de 3000 personnes sont mortes au cours d’attentats perpétrés en Europe ou ciblant des ressortissants européens, de l’Espagne à la Russie en passant par la Turquie.

La Russie, pays le plus touché

Humainement, la Russie est le pays qui a payé le plus lourd tribut au terrorisme ces quarante dernières années. Depuis 1995, les séparatistes tchétchènes ont commis plus d’une dizaine d’attaques sur le sol russe, causant la mort de près de 1100 personnes, civils et militaires. Les autres victimes ont péri lors d'attentats attribués ou revendiqués à des mouvements islamistes. Dans ce macabre classement, la deuxième place est occupée par le Royaume-Uni, qui a perdu près de 400 ressortissants, suite à des attentats perpétrés essentiellement par des organisations paramilitaires militant pour l’indépendance de l’Irlande du Nord.

La prise d'otages de Beslan, action la plus meurtrière

En 2004, 330 personnes, dont 186 enfants, meurent dans une école russe à Beslan, en Ossétie du Nord (Russie). Après deux jours de vaines négociations, les forces russes ont lancé l’assaut contre le commando pro-tchéchène qui avait pris en otage enfants, parents et enseignants, le jour de la rentrée scolaire.

En 1988, un Boeing 747 qui assure la liaison entre Londres et New York explose au-dessus du village écossais de Lockerbie: les 259 personnes à bord, essentiellement américaines, et 11 habitants du village périssent. En 2003, le régime lybien de Mouammar Kadhafi avait reconnu sa responsabilité puis versé 2,7 milliars de dollars d'indemnités aux familles des victimes. L'enquête est toujours en cours.

En octobre 2015, 224 passagers et membres d’équipage d'un avion russe perdent la vie lors d'un crash dans le Sinaï. La branche égyptienne de l’Etat islamique revendique immédiatement la responsabilité. Le pouvoir russe mettra de longues semaines à reconnaître qu'il s'agit d'un attentat et non d'un accident.

En 2004 c'est l'Espagne qui était frappée.  Le 11 mars, à l'heure de pointe matinale, plusieurs bombes explosent dans des trains de banlieue qui desservent la gare d'Atocha, à Madrid: 191 morts. L'attentat est revendiqué par des membres d’Al-Qaeda.

380 morts en 2015

Depuis le 7 janvier 2015, la liste des victimes européennes s'est allongée. La France a été frappée par plusieurs séries d'attentats revendiqués par l'Etat islamique ou attribués à la mouvance islamiste. En janvier, on compte 17 morts lors de l'attentat contre Charlie Hebdo, la fusillade de Montrouge et la prise d'otage de l'Hyper Cacher. En avril, une jeune femme est tuée par un étudiant algérien qui projettait de commettre un attentat contre des églises de Villejuif. Puis en juin, un homme décapite son patron à Saint-Quentin-Fallavier. Enfin en novembre, les attentats de Paris font 130 morts au Bataclan, au Stade de France et sur les terrasses des Xe et XIe arrondissements de la capitale.

Au Danemark, un attentat vise Copenhague en février. Une personne est  abattue lors d’un débat sur la liberté d’expression en présence de Lars Vilks, l’auteur suédois de la caricature de Mahomet à l’origine des attentats contre Charlie Hebdo. Deuxième mort le même jour : un homme de confession juive abattu devant une synagogue du centre-ville. Ces deux attaques ont été commises par un jeune danois d’origine palestinienne, qui avait prêté allégeance à l’État islamique.

En février, on compte deux morts à Kharkiv (est de l'Ukraine) lors de l'explosion d'une bombre au passage d'une manifestation de loyalistes fidèles au régime de Kiev.

En octobre, un homme portant un masque rappelant celui de Dark Vador pénètre dans une école suédoise. Armé d'un sabre, il tue un professeur et un élève. L'assaillant, qui mourra de ses blessures par balles, sera présenté comme un militant néo-nazi, hostile à l'islam et à l'immigration.

Après le mois d’octobre endeuillé par le crash de l’avion russe, l’année noire s’est terminée avec un mort, lors d’une fusillade le 30 décembre, dans un centre touristique du Daguestan, Russie, également revendiquée par l’EI.

La Turquie, le pays le plus touché en 2016

Jusqu'aux attentats de Bruxelles, la Turquie restait le seul pays européen touché par le terrorisme cette année, avec cinq attentats. Début janvier, 11 touristes allemands trouvent la mort dans un attentat-suicide dans le centre historique d'Istanbul attribué à l'Etat Islamique. Le surlendemain, une voiture piégée tue 6 personnes devant un commissariat de Çinar (sud-est), attaque imputée cette fois-ci aux rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Un mois plus tard, un convoi de bus de l'armée est visé à Ankara : l'explosion d'une voiture piégée provoque la mort de 28 personnes. Elle est revendiquée par les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK). Ces dissidents du PKK ont également revendiqué l'attentat à la voiture piégée du 13 mars, qui a fait 35 morts dans une artère commerçante d'Istanbul.

Dernier attentat en date : au moins 4 morts et 36 blessés dans le cœur d'Istanbul, le 19 mars. Selon le ministre de l'Intérieur turc, le coupable est un ressortissant turc lié au groupe Etat islamique.

Selon un dernier bilan, ce mercredi 23 mars, les attentats de Bruxelles ont fait 32 morts et 270 blessés.