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Détournement

Un avion égyptien détourné à Chypre : le fil des événements

Un avion de la compagnie EgyptAir transportant 81 passagers a atterri à Larnaca, à Chypre, après avoir été détourné. Le pirate de l'air a réclamé de voir son ex-femme chypriote, habitant près de l'aéroport, avant d'être arrêté.
Des passagers du vol Egyptair détourné, après avoir été libérés par le pirate de l'air à l'aéroport chypriote de Larnaca. (Photo George Michael. AFP)
publié le 29 mars 2016 à 12h14
(mis à jour le 29 mars 2016 à 13h59)

Le pirate de l'air a été arrêté ce mardi, peu avant 14 heures. Il avait détourné un avion de ligne – Boeing 737-800 – de la compagnie EgyptAir transportant 81 passagers et avait atterri à Larnaca, à Chypre ce mardi matin. «Son pilote a affirmé qu'un passager assurait détenir une ceinture d'explosifs et l'a obligé à atterrir à Larnaca», a annoncé le ministère égyptien de l'Aviation civile dans un communiqué.

Les pirates de l’air ont contacté la tour de contrôle de l’aéroport de Larnaca à 8h30 (5h30 GMT) et l’avion a été autorisé à atterrir à 8h50, a précisé la police chypriote. L’appareil a été isolé sur le tarmac du principal aéroport de Chypre.

La prise d'otages

Dans un premier temps, la majeure partie des passagers ont été libérés par le pirate de l’air, à l’exception de quatre étrangers (non Egyptiens) et des membres de l’équipage, selon la compagnie Egyptair.

Le correspondant de l’AFP a ensuite vu sept personnes descendre de l’appareil.  A midi, il resterait donc sept personnes à bord : trois membres d’équipage, un officier de sécurité et trois passagers, a annoncé le ministre égyptien de l’Aviation civile. Ce vol comptait 21 étrangers à bord, dont huit Américains, quatre Britanniques, quatre Néerlandais, deux Belges et un Français, selon l'aviation civile.

Entre-temps, une cellule de crise a été déployée à l’aéroport, situé dans le sud de l’île méditerranéenne. L’aéroport de Larnaca, dans le sud-est de Chypre, a été rapidement fermé et tous les vols déroutés vers celui de Paphos (ouest) ont indiqué les autorités aéroportuaires.

Les réclamations du pirate de l'air

Si le pirate de l’air n’a pas fait de demandes dans l’immédiat, il exige à présent de voir son ancienne épouse chypriote, après avoir réclamé quelques minutes plus tôt l’asile à Chypre, a indiqué une source du gouvernement. La femme en question habite dans le village d’Oroklini, proche de l’aéroport, a précisé la source à l’AFP. Celle-ci a été emmenée à l’aéroport depuis son village, accompagnée d’un enfant, a rapporté la télévision chypriote Sigma. Selon des médias grecs, le pirate de l'air serait un prof d’université en plein chagrin d’amour.

«Pas lié au terrorisme»

Quoiqu'il en soit, le président chypriote Nikos Anastasiadis a estimé que les motivations du pirate de l'air n'étaient toujours pas claires, mais que «dans tous les cas ça n'est pas lié au terrorisme». Interrogé sur la demande du pirate de l'air de voir son ex-épouse, le président a ajouté : «Il y a toujours une femme.»

Le ministre chypriote des Affaires étrangères a quant à lui précisé qu'il ne s'agissait pas d'un «terroriste», mais d'un «idiot».

Selon la chaîne de télévision saoudienne Al-Arabia, le preneur d'otages serait de nationalité égyptienne. A ce moment là, on ne savait toujours pas si, comme il l'avait prétendu, il avait une ceinture explosive sur lui.


Mais après son arrestation, aucun explosif n'a été trouvé sur lui ou dans l'avion, affirme la police chypriote. En outre, le ministère des Affaires étrangères chypriote a indiqué que celui-ci avait agi individuellement et qu'il était «psychologiquement instable».

Des précédents de détournements d'avions dans cet aéroport

L’aéroport de Larnaca avait déjà été le théâtre de plusieurs détournements d’avions dans les années 1980 et 1990. Le 26 août 1996, un Airbus 310 de la Sudan Airways, effectuant la liaison Khartoum-Amman avec 199 personnes à bord, avait été détourné vers Larnaca puis vers l’aéroport de Stansted (à 50 km de Londres), par sept pirates de l’air irakiens. Les sept pirates voulaient obtenir l’asile politique de la Grande-Bretagne. Ils se sont rendus au terme d’une prise d’otages de vingt heures, sans violence.

En avril 1988, un Boeing 747 de Kuwait Airways, assurant la liaison Bangkok-Koweït City et transportant 111 personnes, était détourné sur Machhad (Iran). Les sept pirates de l’air ont réclamé en vain la libération de 17 extrémistes chiites pro-iraniens détenus au Koweït. Le 8, l’avion se rend à Larnaca, où deux passagers koweïtiens sont tués par les pirates. Les derniers otages sont libérés lors d’une ultime escale à Alger.