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Libération
Portrait

Helen Clark pourrait devenir la première femme à la tête de l’ONU

publié le 5 avril 2016 à 20h11

Si elle passe le cut, elle sera la première femme secrétaire générale des Nations unies. Sa candidature officialisée par le gouvernement néo-zélandais, Helen Clark se pose d'emblée en favorite à la succession de Ban Ki-moon, septième patron onusien, qui achève son mandat fin 2016. L'actuelle patronne du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) n'est évidemment pas la seule postulante - il y a désormais huit candidats -, ni la seule femme - elles sont quatre - à briguer le poste du premier diplomate de la planète. Mais il s'agit sans nul doute de la candidature la plus solide.

A 66 ans, cette ex-Première ministre travailliste pendant neuf ans et trois mandats successifs, de 1999 à 2008, a pris les rênes du Pnud, une première pour une femme. Transparence, rigueur, efficacité : l'agence a subi une thérapie de choc. Qu'elle racontait ainsi à Libération, qui l'avait rencontrée l'an passé : «Il a fallu pas mal repenser notre fonctionnement, repenser la façon de changer, de réinventer notre communication, nos rapports avec la société civile. On a donc vécu une sorte de petite révolution culturelle avec la volonté d'être le plus transparent possible via la divulgation d'audits internes, la publication de rapports budgétaires mensuels…»

La pression, Clark la supporte sans fléchir. Elle a grandi dans une famille conservatrice d'agriculteurs de l'île du Nord. Elle est entrée en politique en protestant contre la guerre du Vietnam et en s'opposant aux tournois de rugby dans l'Afrique du Sud de l'apartheid. Elle a milité, une fois au pouvoir, contre l'envoi de troupes en Irak. Clark aime les nuances, et ne se démunit jamais d'optimisme, une condition essentielle pour piloter l'ONU. «Je persiste à penser qu'il y a plus de belles histoires de développement, de pays qui sont sur le chemin d'une prospérité équitable, que d'histoires uniquement catastrophiques de pays dans l'impasse», nous confiait-elle.

De son poste au Pnud, elle a compris que le monde, à l'image du changement climatique, est un enjeu à solidarité obligatoire : «Les agendas lient désormais tous les pays, et non plus seulement les plus pauvres. Tous nos futurs sont réunis dans un écosystème global, climatique, économique, géopolitique.» Signe des temps, le processus de sélection du prochain secrétaire général de l'ONU se veut plus transparent que par le passé. Les postulants devront notamment multiplier les rencontres informelles avec les 193 pays membres des Nations unies. Et les quinze membres du Conseil de sécurité recommanderont un(e) candidat(e) qui devra être approuvé en assemblée générale. Pour une réelle révolution culturelle ?