Pressé depuis des semaines de clarifier sa stratégie diplomatique et militaire, Donald Trump a fini par s’exécuter, livrant des détails sur sa politique étrangère et ceux qui l’inspirent. Inclassable, imprévisible, inquiétante : sa vision du monde suscite une avalanche de critiques, et pas uniquement de la part de ses adversaires. Au sein des centres de réflexion et des universités américaines, la fronde anti-Trump s’organise, menée par des experts abasourdis par les positions du favori républicain. Donald Trump n’en a cure. Il promet de placer «l’Amérique d’abord». Quitte à remettre en cause l’ordre international en vigueur depuis des décennies.
1- Le roi du deal
Lorsqu'il est interrogé sur les affaires du monde, Donald Trump glisse souvent dans la réponse son expression favorite : «A better deal» («un meilleur accord»). Le rapprochement diplomatique avec Cuba ? «Une bonne chose, mais il faudra obtenir un meilleur accord», disait-il lors de la récente visite de Barack Obama à La Havane. L'accord nucléaire entre Téhéran et les grandes puissances ? «Une présidence Trump forcerait l'Iran à revenir à la table des négociations pour conclure un bien meilleur accord», martelait-il en septembre. Quant au processus de paix israélo-palestinien, l'homme d'affaires l'admet : c'est un graal que même lui, négociateur hors pair, aurait du mal à conquérir. «C'est la négociation la plus ardue de tous les temps. Mais j'adorerais tenter le coup.» Les journalis