«Après la crise de 2008, tout a changé. Les hommes sont retournés se baigner dans la mer, les femmes se sont remises à tricoter, à faire de notre fameuse saucisse aux abats de mouton, le slàtur. Il y a eu un retour aux anciennes valeurs pour surmonter un sentiment d'insécurité terrible. Mes parents ont perdu l'argent qu'ils avaient placé. Mon père a continué à travailler, et il est mort avant d'avoir pu profiter de sa retraite, ce que j'ai ressenti comme une injustice profonde. De l'injustice, c'est aussi ce que je ressens aujourd'hui. Ceux qui nous gouvernent actuellement ressemblent à des sales gosses privilégiés. Alors maintenant, je veux à nouveau des femmes au pouvoir. Après le krach, c'est Jóhanna Sigurdardóttir qui est devenue la première femme Première ministre en Islande. Sa coalition de gauche s'en est pas mal sortie. Elle a nettoyé, augmenté les impôts, mais sans toucher au système de santé ou à l'éducation. Mais ça a été l'austérité. Et elle n'a pas été réélue. Dommage. Les femmes sont importantes dans ce pays. Elles ont été en première ligne durant la "révolution des casseroles", qui a chassé les dirigeants qui ont précipité le krach.
«Quand j’avais 14 ans, elles ont fait la "révolution des chaussettes" : toutes les femmes ont arrêté de travailler pour demander plus d’égalité. Puis, quand j’ai eu 20 ans, Vigdís Finnbogadóttir a été la première femme présidente de la République au monde. J’avais attaqué médecine. Ça m’a donné plein d’énergie. Bref, je veux le retour des femmes au pouvoir. Je ne sais pas pour quel parti je vais voter. La gauche ? Parti pirate ? On verra. Pour l’heure, je veux faire partie du mouvement qui va permettre de se débarrasser de la classe politique actuelle.»