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Libération

Sóley Stefánsdóttir, 29 ans compositrice et chanteuse «Ces histoires d’argent me semblent irréelles»

Publié le 12/04/2016 à 17h51

«Je fais de la pop, je chante et je joue du piano. J'ai déjà fait deux albums, et je bosse sur le nouveau. Mais ça ne m'empêche pas d'aller manifester avec ma fille de 2 ans sous le bras. C'est de son futur dont il s'agit. Je ne veux pas d'hommes politiques comme ça pour elle. Au fond, je ne suis pas en colère, mais très choquée. Je n'en reviens pas que des hommes politiques aient pu faire des trucs comme ça dans notre dos. Ces histoires d'argent me semblent irréelles. En 2009, j'ai aussi beaucoup manifesté. Et perdu beaucoup d'argent. Quand il y a eu le krach, j'étais en tournée avec mon groupe, les Seabear. Après chaque concert, on se jetait sur les ordis pour essayer de comprendre ce qui se passait. On voyait le Premier ministre qui nous annonçait catastrophe sur catastrophe en terminant ses allocutions par "God bless you". La couronne s'est effondrée.

«On dormait dans un bus : le tarif a été multiplié par deux. On devait aller en France, en Allemagne et en Grande-Bretagne. On a dû annuler, nos cartes de crédit ne marchaient plus. On a perdu beaucoup d'argent sur cette tournée. Normalement, je vote pour le Mouvement des verts et de gauche. Leur leader, Katrín Jakobsdóttir, a les pieds sur terre et un cerveau. Elle a été prof. Ce n'est pas une "fricarde" et elle aime la nature. Comme moi. J'aimerais bien l'avoir comme Première ministre. J'aime bien aussi la fille du Parti pirate, Birgitta Jonsdottir. Elle aussi est végétarienne. Il faut que les femmes prennent le dessus.

«Beaucoup d’Islandais pensent à court terme. Notamment à faire de l’argent rapidement. Il est grand temps d’essayer autre chose. Avant, beaucoup de gens votaient à droite pour faire comme leurs parents, j’espère que ce ne sera pas le cas de ma génération.»