Du soleil brûlant qui avait accompagné l’élection du nouveau président, Mauricio Macri, libéral annonciateur d’une nouvelle ère pour l’Argentine laissée exsangue par douze ans de kirchnérisme, il ne reste que les ombres. L’implication de Macri dans les Panama Papers menace son opération «mains propres» dans un pays très divisé politiquement. Depuis, toutes les actions judiciaires contre l’ancienne présidente Cristina Kirchner sont vues comme autant de contre-feux. Les affaires sont pourtant nombreuses.
1- L'affaire du dollar futur. Mardi, c'est le très rock and roll ministre de l'Economie, Axel Kicillof, qui a été entendu par un juge pour une vente spéculative présumée de devises par le biais de la Banque centrale, au moment même où le contrôle des changes imposé par l'administration Kirchner était le plus strict. Une vente qui aurait entraîné une perte de 4,6 milliards d'euros pour le pays. Mercredi, Cristina Kirchner elle-même a été citée à comparaître devant le tribunal de Comodoro Py à Buenos Aires, la forçant à sortir de sa retraite en Patagonie. Malgré une pluie battante, des milliers de manifestants sont venus lui apporter leur soutien, certains portant des pancartes «Cristina, si tu vas en prison, j'irai en prison avec toi».
2- L'affaire Baez. L'ex-présidente est aussi associée à un petit employé de banque, Lazaro Baez, qui est devenu le plus gros récipiendaire de contrats d'Etat pour la construction de routes dans le sud de l'Argentine. Fausses factures, rétrocommissions… tout y est. Jusqu'à une vidéo montrant le comptage de millions de pesos en liquide dans une obscure officine.
3- L'affaire Hotesur. Après avoir été suspectée de fraude fiscale dans cette affaire autour d'hôtels de luxe en Patagonie, la famille Kirchner est maintenant accusée de blanchiment d'argent en relation avec l'affaire Baez.