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Libération
Terrorisme

Abrini fait porter le chapeau aux kamikazes

Devant les enquêteurs, l’homme arrêté minimise son rôle et charge les frères El Bakraoui.
L'homme au chapeau, alias Mohamed Abrini. (Photo Police belge. AFP)
publié le 14 avril 2016 à 20h31

Mohamed Abrini avait reconnu être «l’homme au chapeau» filmé par une caméra de vidéosurveillance à l’aéroport belge de Zaventem. Il minimise maintenant son rôle, alors qu’il est soupçonné d’avoir participé à la préparation des attentats de Paris, puis posé une bombe à l’aéroport, qui n’a pas explosé. Intentionnellement, a-t-il assuré au juge d’instruction.

Ce sont les frères El Bakraoui, deux kamikazes du 22 mars, qui l'auraient poussé à participer. «Je n'ai jamais été en Syrie, je ne ferais pas de mal à une mouche», s'est-il défendu lors de son audition. C'est aussi Ibrahim El Bakraoui qui aurait déterminé les cibles précises, alors qu'une action en France était prévue autour de l'Euro de football (Libé du 11 avril).El Bakraoui voulait viser les halls d'embarquement des vols pour les Etats-Unis, Israël et la Russie. Dans le dernier numéro de son magazine, Dabiq, diffusé mercredi, l'Etat islamique présente les deux frères comme les chevilles ouvrières de ces attentats.

Jeudi, la détention préventive d'Abrini a été prolongée d'un mois. Trois autres suspects ont également été maintenus en détention, dont le suédois Omar Krayem, inculpé d'assassinats terroristes. Les caméras du métro de Bruxelles l'avaient filmé en compagnie du kamikaze peu avant l'attentat. Son avocat a assuré que Krayem avait renoncé à se faire exploser. «Il assume une responsabilité, il parle», a déclaré Me Lurquin.

La veille, les magistrats français ont rencontré leurs homologues belges à propos, notamment, du transfert de Salah Abdeslam que les autorités d'outre-Quiévrain veulent à nouveau entendre. Pas d'inquiétude côté français, «il n'y a pas péril en la demeure», confie une source judiciaire, confiante dans le fait que le transfert intervienne dans des délais raisonnables.