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Libération

La détresse des autochtones d’Ontario

publié le 14 avril 2016 à 20h01

La communauté amérindienne autochtone d’Attawapiskat, dans le nord de l’Ontario, est sous le feu des projecteurs. Ce village canadien de 2 000 habitants est frappé par une vague de suicides. Onze personnes ont tenté de mettre fin à leurs jours dans la seule journée du 2 avril, auxquelles s’ajoutent 28 tentatives en mars. Le chef de la réserve d’Attawapiskat en a recensé une centaine depuis septembre. Le plus jeune à être passé à l’acte avait 9 ans. Samedi, l’état d’urgence y a été déclaré. Le gouvernement de Justin Trudeau (Parti libéral) s’est, lui, saisi du problème lundi. Il a prévu une aide de 8,4 milliards de dollars (environ 5,8 milliards d’euros) dans les cinq ans pour les infrastructures, le logement et l’éducation. Maisons insalubres et surpeuplées, peu de services, chômage omniprésent… Attawapiskat a aussi dû faire face à la contamination de son eau potable et à la fermeture de son école.

Si la solution à la crise devra passer par une aide accrue au logement et à l'éducation, il faudra aussi rebâtir la fierté de ces peuples, bafouée des siècles durant. «Ces gens qui faisaient de la chasse et du piégeage ont été parachutés dans l'économie capitaliste, sans avoir les outils pour survivre dans cette nouvelle réalité», dit Marie-Pierre Bousquet, directrice des programmes en études autochtones de l'université de Montréal.

Entre la fin du XIXe et 1996, les enfants étaient par ailleurs arrachés à leurs parents et envoyés dans des pensionnats. En décembre, la Commission de vérité et réconciliation du pays les a qualifiés «d'outil central de génocide culturel à l'égard des premiers peuples du Canada». L'Etat a présenté ses excuses officielles aux autochtones en 2008.

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