Après une première semaine riche en révélations, dans lesquelles apparaissaient notamment des proches de Marine Le Pen, la star du foot Lionel Messi ou encore de nombreux chefs d'Etat, l'attention médiatique s'est légèrement détournée des Panama Papers.
La fuite massive de documents issus du cabinet panaméen Mossack Fonseca, spécialisé dans la création de sociétés offshore, continue pourtant d'être analysée par le Consortium international d'investigation auquel participent en France le Monde et Cash investigation. Avec des conséquences parfois considérables.
En Espagne, le ministre de l’Industrie démissionne
Coup dur pour le Parti populaire (PP, droite) espagnol, déjà embourbé dans des scandales de corruption à répétition. Après quatre jours de démentis, le ministre de l'Industrie, José Manuel Soria, a annoncé sa démission ce vendredi. Cet homme de confiance du chef du gouvernement aurait détenu deux sociétés offshore, aux Bahamas et sur l'île de Jersey.
Le gouvernement maltais chahuté
Voilà désormais plusieurs jours que l'opposition de droite réclame la démission du Premier ministre maltais, Joseph Muscat. Deux de ses proches figurent dans les documents de Mossack Fonseca : son chef de cabinet, Keith Schembri, ainsi que le ministre de la Santé et de l'Energie, Konrad Mizzi. Les deux hommes auraient créé l'an dernier des fondations en Nouvelle-Zélande, dans le but d'ouvrir des comptes bancaires à Dubaï, après un passage par le Panama.
Une figure brésilienne de l’anticorruption accusée
Joaquim Barbosa, ancien président de la Cour suprême du Brésil, s'est notamment fait connaître en enquêtant sur le «Mensalão», cette affaire de pots-de-vin au Congrès qui avait fait vaciller le président Lula. Son nom figure aujourd'hui dans les Panama Papers. Le juge anticorruption aurait ainsi créé une société offshore lors de l'achat d'un appartement à Miami, il y a quatre ans.
Retour de bâton pour le quotidien argentin «la Nación»
En Argentine, les journalistes de la Nación ont eu pour tâche de révéler… le nom de leur propre groupe de presse, La Nación S.A., dans leur enquête liée aux Panama Papers. Alors que ce quotidien de centre droit fait partie du Consortium international d'investigation, il a expliqué à ses lecteurs que La Nación S.A. s'était retrouvée au capital d'une société créée par l'intermédiaire de Mossack Fonseca. Montée l'an dernier à la suite de la vente d'activités d'annonces immobilières et d'offres d'emploi, cette société dispose d'une filiale au Panama. Le président de La Nación S.A. a par ailleurs un siège dans son conseil d'administration.
Le cabinet panaméen Mossack Fonseca perquisitionné
La perquisition, menée par les autorités panaméennes, a duré vingt-sept heures. Elle a permis d'extraire du cabinet Mossack Fonseca, à l'origine de la création de milliers de sociétés offshore, des documents numériques en quantité, notamment grâce à l'accès direct à cent «serveurs virtuels» et à certains serveurs physiques. Les dossiers sont en train d'être analysés. Le gel des comptes n'a pour l'instant pas été ordonné.
Le patron de la Société générale devra s’expliquer publiquement
Il s'agira donc d'une audition publique. Le directeur de la Société générale était convoqué ce mardi par la présidente de la commission des finances du Sénat, Michèle André. Après une heure d'entretien, celle-ci a annoncé une audition ouverte à la presse, qui se tiendra début mai. Frédéric Oudéa est susceptible d'être accusé de faux témoignage. En 2012, il avait affirmé au Sénat que «la Société générale [avait] fermé ses implantations dans les pays qui figuraient [dans] la liste des Etats non coopératifs, c'est-à-dire […] à Panama». Selon les documents obtenus par le Consortium d'investigation international, la banque aurait créé, entre 1977 et 2015, 979 entités offshore pour ses clients via Mossack Fonseca.
En Islande, on réclame de nouvelles élections
Après la démission du Premier ministre islandais, c'est un autre membre du Parti du progrès qui a pris la tête du gouvernement. Mais Sigurdur Ingi Jóhannsson est également contesté. Samedi, 5 000 manifestants demandaient un vrai lessivage politique. Dans les sondages, un jeune parti, qui prône la démocratie directe à coups de référendums, s'envole : le Parti pirate. Des élections législatives anticipées ont été promises pour l'automne.
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Le Parlement européen lance une commission d’enquête
Le président du Parlement européen et les chefs de file des différents groupes politiques ont décidé à l'unanimité ce jeudi la création d'une commission d'enquête sur les Panama Papers. Le mandat précis de cette commission reste à définir le 4 mai. La Commission européenne a par ailleurs annoncé de nouvelles mesures en faveur de la transparence fiscale.