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Libération

Nouveaux séismes et alertes au tsunami dans le sud-ouest du Japon

publié le 15 avril 2016 à 19h31

Le Japon a connu vendredi de sévères répliques à Kumamoto, théâtre d’une série de séismes jeudi soir. Un nouveau séisme d’une magnitude de 7,1 a ainsi été enregistré dans la nuit à 1 h 25 (18 h 25 heure locale). Un avis de risque de tsunami a été émis dans la foulée.

La veille, la préfecture du sud-ouest de l’archipel avait été frappée par plusieurs tremblements de terre, qui ont fait au moins 9 morts, plus de 850 blessés, dont 53 grièvement, et causé des incendies, ainsi que d’importants dégâts. La plupart des victimes se trouvaient à Mashiki, village situé à l’est de la ville de Kumamoto, où la plus forte secousse - d’une magnitude de 6,4 - a été ressentie jeudi à 21 h 26 (14 h 26, heure de Paris).

Vendredi dans la matinée, plus de 120 répliques avaient déjà été comptabilisées selon l'Agence météorologique du Japon (JMA) et plus de 44 000 personnes avaient été évacuées. «Les habitants doivent être en alerte car les tremblements d'une intensité proche de 6 vont se poursuivre pendant au moins une semaine», a prévenu Gen Aoki, de la JMA. Le premier séisme de jeudi a été classé 7 sur l'échelle japonaise de Shindo, qui mesure l'intensité à un endroit et un instant donnés. Selon la JMA, un tel relevé n'avait plus été établi depuis le grand tremblement de terre du 11 mars 2011 qui avait précédé le tsunami et la catastrophe de Fukushima.

L’épicentre du séisme de jeudi était situé à 140 km au nord-est de la centrale de Satsumasendai, où opèrent les deux seuls réacteurs du parc nucléaire japonais en service. Mais Kyushu Electric Power et l’Autorité de régulation du nucléaire (ARN) ont assuré n’avoir constaté aucune anomalie. Avant d’ajouter qu’ils allaient rechercher d’éventuels dommages. L’ampleur des destructions à Kumamoto résulte notamment du fait que cet épicentre se situait à seulement 11 kilomètres sous la surface terrestre. Elle s’explique également par la présence de deux failles souterraines qui parcourent la préfecture d’est en ouest sur 125 kilomètres au total. Cette zone dénommée Futagawa-Hinagu a été traversée de mouvements répétés et latéraux.

Il est fréquent qu'un tremblement de terre avec un épicentre près de la surface terrestre ait tendance à provoquer davantage de répliques, a également expliqué Kazuro Hirahara, un sismologue de l'université de Kyoto cité par le quotidien Asahi Shimbun.L'Agence gouvernementale pour la promotion de la recherche sur les séismes avance, elle, qu'un tremblement d'une magnitude 7,6 peut se produire dans la partie centrale de la faille et qu'une autre secousse de 7,2 est susceptible de frapper la section sud-ouest.

Dans le passé, la région a été touchée à de nombreuses reprises par des séismes de magnitude 6. La préfecture est également connue pour héberger le mont Aso, l’un des volcans les plus actifs de l’archipel. Mais vendredi, Gen Aoki n’a pas fait le lien entre ces séismes et l’activité volcanique.