C’est un combat sans les gants que se sont livrés, jeudi soir, les deux rivaux à la primaire démocrate, Hillary Clinton et Bernie Sanders, sur la scène de la Duggal Greenhouse, dans les anciens chantiers navals de Brooklyn. Et ce, à quelques jours du vote crucial de la primaire de New York, mardi.
Dès les premières minutes, Sanders qui accuse dans cet Etat un retard de 17 points sur Clinton a haussé le ton. A la question de savoir si l'ancienne secrétaire d'Etat de Barack Obama avait l'expérience et l'intelligence pour devenir présidente, il a répondu : «Bien sûr qu'elle l'a.» Avant de mettre en cause la «capacité de jugement» de celle qui a voté la guerre en Irak, qu'il qualifie de «pire erreur de politique étrangère dans l'histoire de ce pays».
Au sujet de Wall Street, l'ex-sénatrice de l'Etat de New York a rappelé qu'elle nommerait de sévères régulateurs pour s'assurer que la loi Dodd-Frank, votée après la crise financière de 2008 soit bien mise en œuvre. Une mesure insuffisante pour le sénateur socialiste du Vermont, qui a une nouvelle fois rappelé les conférences rémunérées de sa rivale pour Goldman Sachs. «Etait-ce avant ou après que vous avez reçu de grosses sommes d'argent pour faire des discours ? Ils ont dû être très très contrariés par ce que vous leur avez dit», a-t-il ironisé.
Le débat a rebondi sur le contrôle des armes à feu, question très sensible à New York. Clinton a accusé Sanders d’avoir voté cinq fois contre la loi Brady, qui a introduit une vérification des antécédents des acheteurs d’armes dans les années 90, et en faveur d’une autre loi qui protège toujours les fabricants d’armes à feu de toute responsabilité juridique.
Au rayon politique étrangère, le débat s'est cristallisé sur Israël, Sanders dénonçant le soutien inconditionnel de sa rivale à l'Etat hébreu : «Si notre but est de rechercher la paix, nous ne devons pas dire à Nétanyahou qu'il a toujours raison.» Avant d'ironiser sur la conversion récente de sa rivale en faveur de l'augmentation du salaire minimum à 15 dollars de l'heure. «Je suis sûr que beaucoup de gens sont très surpris d'apprendre que vous êtes pour !»