Le président français François Hollande a promis samedi à Beyrouth une aide militaire ainsi que 100 millions d’euros pour soutenir le pays face à la crise de réfugiés syriens, lors de la première étape d’une tournée de quatre jours au Moyen-Orient.
En «visite de travail» de deux jours, François Hollande a de même appelé à l’élection d’un président libanais, un poste vacant depuis mai 2014 en raison de profondes divisions politiques exacerbées par la guerre en Syrie voisine, dans laquelle le mouvement chiite libanais Hezbollah combat avec le régime de Damas les rebelles.
Le président français, dont c'est la deuxième visite au Liban depuis 2012, a promis le versement de «100 millions d'euros dans les trois prochaines années» pour aider le Liban à faire face à la crise des réfugiés, lors d'une conférence de presse dans la capitale libanaise aux côtés du Premier ministre libanais Tammam Salam.
1,1 million de réfugiés syriens dans le pays
Selon son entourage, il s'agit d'une «accélération» de l'aide au Liban, qui accueille plus de 1,1 million de réfugiés syriens, soit l'équivalent d'un quart de sa population. La guerre en Syrie a fait plus de 270 000 morts depuis 2011 et des millions de déplacés et de réfugiés.
Soulignant auparavant le «contexte particulièrement lourd» au Liban, Hollande, a rappelé que le pays méditerranéen, «en plus d'avoir des guerres à ses portes, d'avoir la menace terroriste, a accueilli et accueille encore un très grand nombre de réfugiés».
Dimanche, il se rendra d’ailleurs dans un camp où il rencontrera des familles syriennes espérant obtenir l’asile en France, qui accueille plus de 10 000 réfugiés syriens.
Il a par ailleurs précisé que «la France mobilisera la communauté internationale», le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault préparant notamment une réunion du «groupe international de soutien au Liban pour fédérer tous les dons».
Une aide militaire «immédiate»
Le chef de l'Etat français a par ailleurs romis «une aide immédiate pour renforcer les capacités militaires du Liban» sur lequel planent des menaces jihadistes notamment du groupe ultraradical Etat islamique (EI), qui a déjà revendiqué des attentats sanglants dans le pays. Dans les prochains jours, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian définira avec son homologue libanais «les moyens matériels pour renforcer la capacité du Liban à assurer sa sécurité», a-t-il ajouté.
A son arrivée en fin d'après-midi à Beyrouth, le président français a appelé en outre à mettre fin au vide politique au Liban. «C'est un moment crucial car vous devez régler cette crise et donner au Liban un président de la République», a-t-il dit lors d'une conférence de presse. Le Liban est non seulement sans président depuis près de deux ans mais n'a pas non plus tenu de législatives depuis 2009, le Parlement ayant prorogé son propre mandat à deux reprises, une paralysie sans précédent dans le pays qui a connu une guerre civile entre 1975 et 1990.