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Libération
Récit

Explosion d'un bus à Jérusalem, 21 blessés

Selon la police, c'est un attentat. Pour l'instant, aucune organisation n’a revendiqué l’attaque. Cette explosion survient en tout cas à un moment de forte tension dans les territoires palestiniens.
Des enquêteurs israéliens sur les lieux de l'explosion du bus, à Jérusalem, qui a fait, selon un bilan provisoire, 16 blessés. (AFP)
publié le 18 avril 2016 à 19h41
(mis à jour le 18 avril 2016 à 21h26)

Vingt-et-un blessés, dont deux en état critique. Tel est le bilan de l’explosion qui a, lundi peu avant 17 heures françaises, dans le quartier de Talpyiot (sud de Jérusalem), pulvérisé un autobus et endommagé une série de véhicules qui le suivaient ou le croisaient.

Comme d’habitude, les radios et les télévisions ont aussitôt interrompu le cours de leurs programmes habituels et les chroniqueurs judiciaires et militaires ont pris l’antenne. Le problème, c’est qu’ils n’avaient pas grand-chose à dire puisque la police de Jérusalem hésitait à parler d’un attentat, estimant qu’il pouvait également s’agir d’un incident technique.

C’est finalement le maire de Jérusalem, Nir Barakat, (Likoud) qui a déclaré que la déflagration avait été causée par une bombe de faible puissance placée à l’arrière du bus. Quelques minutes plus tard, la police de Jérusalem a annoncé à son tour que l’explosion était un attentat et que son auteur serait peut-être l’un des deux blessés, actuellement hospitalisé en état critique.

 Pessah sous alerte

Aucune organisation n'avait encore revendiqué l'attaque lundi en début de soirée, mais le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, l'a «saluée». L'explosion de Talpiyot survient en tout cas à un moment de forte tension dans les territoires palestiniens. Certes, ces dernières semaines, l' «intifada des couteaux» déclenchée il y a sept mois à Jérusalem et en Cisjordanie a fortement décliné. A en croire le Shabak (la Sûreté générale israélienne), le nombre d'attaques aurait en effet diminué de 26 %.

Mais à contrario, cette même tension est remontée de plusieurs crans autour de la bande de Gaza où l’armée israélienne a déployé des troupes et du matériel. Lundi matin, son porte-parole a révélé qu’un tunnel d’attaque creusé par le Hamas et aboutissant à quelques centaines de mètres d’un kibboutz avait été découvert à la fin de la semaine dernière. Long de deux kilomètres, cet ouvrage serpentait à trente mètres de profondeur.

«Si l'attentat de Jérusalem est un acte isolé, nous en resterons sans doute là», affirme le chroniqueur Moshé Nussbaum. «Mais si d'autres explosions suivent dans les prochains jours, elles démontreront que l' «intifada des couteaux» est passée dans une autre dimension. Et qu'il faut peut-être s'attendre à une détérioration générale de la situation».

Dans la perspective de la fête de Pessah, les Pâques juives qui débuteront vendredi, les services de sécurité israéliens ont multiplié les avertissements à la population. Selon eux, les organisations palestiniennes tenteraient de profiter de cette période de congés pour «frapper la population civile». Les même demandent par ailleurs aux Israéliens d'éviter de se rendre en vacances dans les pays où ils se rendent en masse durant les congés de Pessah.

Au cours d'une conférence de presse organisée devant l'autobus carbonisé, le chef de la police de Jérusalem a en tout cas déclaré «ne pas avoir été surpris» par l'attentat. «Nous avons préparé une série de plans s'adaptant à toutes les situations», a-t-il dit. «Nous sommes prêts».