Réunis en sommet extraordinaire à Doha au Qatar pour contrer la vertigineuse chute des prix du brut, les pays membres de l’OPEP avaient convié quatre pays non-membres à rejoindre la table des négociations : Oman, la Colombie, l’Azerbaïdjan et la Russie. Le but de la réunion était de trouver un accord pour geler la production de brut jusqu’en octobre et ainsi prolonger la lente remontée des prix du baril. Le boycott de l’Iran a précipité l’échec des négociations et la chute des prix du pétrole.
Or l'Iran, qui bénéficie de la levée partielle des sanctions internationales après l'entrée en vigueur de l'accord sur le nucléaire, refuse de geler sa production avant d'avoir retrouvé la place qu'il occupait sur le marché du brut. «L'Iran ne renoncera en aucune manière à son quota de production historique», a annoncé Bijan Namdar Zanganeh, le ministre iranien du pétrole. Mais, samedi, dans une interview publiée par l'agence de presse Bloomberg, le vice-prince héritier d'Arabie Saoudite, Mohammed ben Salmane, a réaffirmé la position du royaume : l'Arabie Saoudite ne gèlera pas sa production de brut à moins que l'Iran n'en fasse autant.
En deux ans, le baril de Brent est passé de 110 dollars à moins de 30 dollars en janvier dernier, atteignant ainsi son plus bas niveau depuis 13 ans. Cette chute d’environ 60 % du prix du brut est principalement causée par la surabondance de l’offre et l’augmentation de la production d’hydrocarbure dite «non conventionnelle» à l’image de l’explosion du pétrole de schiste américain.
Chute des bourses internationales
L’activité pétrolière est devenue un gouffre financier pour certains pays exportateurs qui subissent la chute des prix de plein fouet. A l’image du Venezuela, dont l’économie dépend considérablement de l’or noir qui représente 95% des exportations du pays. La Russie souffre également de la baisse des cours puisque la moitié de ses recettes budgétaires sont retirées de l’exploitation pétrolière. La chute du rouble et les sanctions occidentales paralysent le pays qui est loin d’être autosuffisant en biens de première nécessité. D’où son espoir d’aboutir à un accord à Doha.
De leur côté, les pétromonarchies du Golfe et l’Arabie Saoudite résistent à cette crise mais elles devraient toutefois accuser un déficit budgétaire. Le Royaume saoudien n’est cependant pas dans une situation d’urgence extrême puisqu’il dispose d’un fond souverain avoisinant les 700 milliards de dollars.