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Libération

Une Palestinienne de 12 ans libérée de prison

publié le 24 avril 2016 à 20h01

Elle sort de la voiture sous les flashs, accompagnée par son avocat, on lui tend un bouquet de tournesols : Dima Al-Wawi revient en Cisjordanie après deux mois et demi d’incarcération en Israël. Arrêtée début février à proximité d’une colonie avec un couteau, la collégienne de 12 ans, originaire d’Halhul, une ville proche d’Hébron, était accusée d’avoir voulu poignarder un Israélien. L’affaire avait ému les ONG : selon la loi israélienne, les enfants de moins de 14 ans ne peuvent pas être emprisonnés. Mais les Palestiniens de Cisjordanie dépendent de la loi militaire, qui ne fixe pas de limite d’âge. La jeune fille a bénéficié d’une remise de peine après avoir avoué vouloir commettre une attaque, bien que son avocat ait ensuite émis des doutes sur les conditions dans lesquelles sa déposition a été enregistrée.

Dima Al-Wawi était devenue le symbole des nombreux mineurs palestiniens emprisonnés au cours des six derniers mois, marqués par un regain de tension entre Palestiniens et Israéliens. Fin mars, Addameer, l’association de soutien des prisonniers, recensait plus de 420 mineurs détenus en Israël - un record depuis la dernière intifada.

Parmi les jeunes Palestiniens incarcérés entre 2012 et 2015, 75 % affirment avoir subi des violences physiques lors de leur arrestation, selon un rapport de Defense for Children International. Et 97 % des mineurs ont été interrogés sans leurs parents. Dima a pu voir sa mère deux fois grâce à l'insistance du Comité international de la Croix-Rouge, mais son père n'a jamais pu obtenir de permis. L'association pour les droits civils en Israël a publié en février un rapport sur l'incarcération des mineurs. Les coauteurs de l'enquête, deux avocats, démontrent que plus une personne entre jeune en prison, plus ses chances de récidiver sont importantes. Et concluent : «Il est incertain que cette politique sévère atteigne son objectif de dissuasion.»