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Etudiants disparus au Mexique : l’Etat accusé d’avoir entravé l’enquête

Publié le 25/04/2016 à 20h11

Saura-t-on jamais la vérité sur la disparition de 43 élèves instituteurs, en septembre 2014 dans l’Etat de Guerrero au Mexique ? Dimanche, des enquêteurs indépendants ont annoncé la fin de leur mission en déplorant de n’avoir pu élucider l’affaire, notamment par la faute du gouvernement mexicain, qui a entravé leur travail. A l’issue d’un an d’enquête, ces experts étrangers de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) ont présenté un rapport accablant de 608 pages.

Les autorités ont montré, selon eux, «peu d'intérêt» à faire avancer de nouvelles pistes dans l'enquête et il a été «impossible» de rencontrer 17 suspects détenus, a déploré l'avocat colombien Alejandro Valencia.

Les experts de la CIDH s’interrogent sur le rôle de l’armée et de la police fédérale la nuit du drame, révélant la présence de cette dernière dans le secteur de la tragédie. Le 26 septembre 2014, les élèves de l’école d’instituteurs d’Ayotzinapa ont été attaqués par des policiers municipaux d’Iguala, qui les auraient livrés à un cartel de la drogue. Celui-ci les aurait assassinés puis incinérés dans une décharge à Cocula, selon la version officielle. Les experts indépendants ont rejeté ces conclusions, affirmant qu’il n’y avait pas de preuves d’incinération d’une telle ampleur. Avec la clôture de l’enquête du CIDH, les parents des disparus et l’opinion mexicaine voient s’envoler l’une des dernières chances de savoir ce qui s’est passé à Iguala.

Lire aussi pages 14-15