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Libération

Les jihadistes d’Al-Qaeda chassés d’une grande ville du Yémen

Publié le 25/04/2016 à 20h11

Moukala était devenu la capitale yéménite d’Al-Qaeda dans la péninsule Arabique (Aqpa). Il y a un peu plus d’un an, les jihadistes avaient conquis cette ville de 200 000 habitants en quelques jours. Depuis, ils y régnaient en maître, imposant petit à petit leurs réglementations drastiques, brûlant des sacs de khat (cette plante euphorisante consommée au Yémen), sanctionnant les femmes «mal voilées», fermant les mausolées de saints locaux, interdisant aux musiciens de travailler, etc. A la façon de l’Etat islamique en Syrie ou en Irak, ils avaient mis en place un embryon d’administration.

Dimanche, des soldats yéménites, soutenus par des forces spéciales émiraties et saoudiennes, ont repris cette cité portuaire ainsi que l’aéroport voisin, l’un des rares du pays à être opérationnel. L’assaut représente une étape majeure dans la vaste offensive menée contre Al-Qaeda dans la région de l’Hadramaout, selon un communiqué de la coalition arabe dirigée par Riyad.

Dans cette guerre qui a déjà fait plus de 6 000 morts, selon les estimations de l'ONU, la coalition est engagée contre les rebelles houtis, accusés d'être soutenus par l'Iran, qui avaient chassé le président Abd Rabbo Mansour Hadi en janvier 2015. C'est justement à la faveur du chaos provoqué par cette intervention que les jihadistes avaient pris le contrôle de Moukala, en avril 2015. La reconquête de dimanche intervient alors que des représentants des Houtis et du gouvernement tiennent depuis jeudi des pourparlers de paix au Koweït. Pour reprendre la ville, les soldats yéménites, au sol, bénéficiaient de l'appui aérien de la coalition arabe. «Nous sommes entrés dans le centre et nous n'avons rencontré aucune résistance de la part des jihadistes d'Al-Qaeda qui se sont repliés à l'ouest», en direction du désert, a rapporté à l'AFP un responsable militaire. Le communiqué de la coalition précise pourtant que «l'opération s'est soldée, dans ses premières heures, par la mort de plus de 800 membres d'Al-Qaeda et de certains de leurs dirigeants». Ce bilan extrêmement lourd n'est pas confirmé de source indépendante. Aucune précision n'a non plus été donnée quant à d'éventuelles victimes civiles.