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Libération

David Cameron Premier ministre britannique : «Il est assez clair que le Labour a un problème avec l’antisémitisme.»

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publié le 29 avril 2016 à 18h41

A une semaine d’élections locales et régionales cruciales pour son leader, Jeremy Corbyn, le Labour est plongé dans la tourmente après des accusations d’antisémitisme qui ont culminé avec la suspension du parti de l’ancien maire de Londres, Ken Livingstone.

Premier acte, mercredi. Sous pression depuis plusieurs jours, le Labour suspend la députée Naz Shah pour avoir posté en 2014 sur Facebook une image montrant l'Etat d'Israël incrusté sur une carte des Etats-Unis avec le titre : «Solution pour le conflit israélo-palestinien : relocalisez Israël aux Etats-Unis», suivi du commentaire : «Problème résolu.»

Deuxième acte, jeudi. Prenant la défense de Shah, l'ancien maire de Londres (2000-2008) Ken Livingstone lâche : «Quand Hitler a gagné les élections en 1932, sa politique était que les Juifs devraient être déplacés vers Israël. Il soutenait le sionisme avant de devenir fou et de finir par tuer six millions de Juifs.»

La déclaration tourne rapidement en boucle sur tous les médias britanniques. La réaction de la direction du Labour ne se fait pas attendre : Ken Livingstone est suspendu à son tour «pour avoir nui» au parti, annonce un porte-parole.

Alors que la polémique enfle, Corbyn, élu en septembre mais contesté par certains cadres du parti, assure que le parti n'est «pas en crise». Mais il suffisait de lire la presse britannique vendredi pour mesurer les dégâts.

Les conservateurs au pouvoir n'ont pas manqué l'occasion d'enfoncer le clou à une semaine d'élections, qui concerneront, entre autres, la stratégique mairie de Londres, ainsi que les Parlements écossais, gallois et nord-irlandais. Pour tenter de circonscrire l'incendie, les travaillistes ont promis de passer en revue certaines procédures de fonctionnement internes. Avec un objectif : la «tolérance zéro» contre l'antisémitisme, a assuré Tom Watson, numéro 2 du parti, qui a regretté que Livingstone n'ait pas tenu compte des «milliers de candidats qui se présenteront aux élections». Dessin Luis GraÑena