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Libération
Indignation

Damas accusé après le raid contre un camp de déplacés

publié le 6 mai 2016 à 20h21

Les réactions d'indignation se sont succédé vendredi après le bombardement, la veille, d'un camp de déplacés dans le nord de la Syrie. Paris a réclamé une enquête sur le raid «révoltant et inacceptable» qui a tué 28 civils, dont des enfants, à Sarmada, dans la province d'Idlib. Le chef de la diplomatie britannique, Philip Hammond, s'est dit «horrifié», tout comme le patron des opérations humanitaires de l'ONU, Stephen O'Brien, qui s'est aussi déclaré «écœuré».

Paris et Londres ont accusé le régime syrien d’être responsable, ce qu’il a nié. Moscou, principal allié de Damas, a de son côté estimé qu’il ne s’agissait pas de frappes aériennes, mais de bombardements d’artillerie des jihadistes du Front al-Nusra, la branche syrienne d’Al-Qaeda.

L’argument a été rejeté par des responsables humanitaires syriens qui ont assuré que des avions avaient procédé à deux frappes sur le camp de Sarmada. Les photos qu’ils ont diffusées via WhatsApp montrent des corps déchiquetés et des tentes carbonisées. Selon l’ONG syrienne Shafak, la majorité des Syriens qui vivaient dans le camp avaient quitté les villages de la campagne d’Alep quelques semaines plus tôt pour fuir les raids des avions russes et du régime syrien.

Damas vient en effet de relancer son offensive sur Alep. Selon l'ambassadrice américaine à l'ONU, Samantha Power, «le régime a mené plus de 300 bombardements, 110 tirs d'artillerie et lancé 18 missiles et plus de 68 bombes sur la ville en seulement deux semaines».

Sous la pression des Etats-Unis et de la Russie, Damas a accepté une trêve de quarante-huit heures à Alep. Elle s’achève dans la nuit de vendredi à samedi, à une heure du matin. L.Ma.