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Libération
Irak

Près de 90 morts dans trois attentats de l'Etat islamique à Bagdad

Trois kamikazes ont fait exploser des voitures piégées, dont une à proximité d'un marché du grand quartier chiite de Sadr City. Il s'agit de la journée la plus meurtrière depuis le début de l'année à Bagdad.
Des passants constatent les dégâts après l'explosion d'une voiture piégée près d'un marché du grand quartier chiite Sadr City, dans le nord de Bagdad, qui a fait au moins 34 morts le 11 mai 2016 (Photo AHMAD AL-RUBAYE. AFP)
publié le 11 mai 2016 à 10h20
(mis à jour le 11 mai 2016 à 18h39)

Au moins 86 personnes ont été tuées et une centaine blessées ce mercredi dans trois attentats à la voiture piégée à Bagdad, dont l’un a visé un marché bondé, la journée la plus meurtrière dans la capitale irakienne depuis le début de l’année. Les trois attentats ont été revendiqués dans des communiqués mis en ligne par le groupe jihadiste sunnite Etat islamique (EI) qui a affirmé que trois kamikazes les avaient perpétrés.

L’attaque la plus sanglante a eu lieu à une heure d’affluence, le matin, dans une zone de marché dans le quartier chiite de Sadr City, dans le nord de Bagdad. Au moins 64 personnes ont péri et 82 ont été blessées, selon des sources médicales et de sécurité. L’incendie s’est rapidement propagé à des échoppes, dont les devantures ont volé en éclats.

Quelques heures plus tard, deux nouveaux attentats à la voiture piégée ont frappé le quartier chiite de Kazimiyah et celui mixte (sunnite-chiite) de Jamea à Bagdad, selon la police. A l’entrée de Kazimiyah, un quartier sous haute sécurité dans le nord-ouest de la capitale, l’attaque a coûté la vie à au moins 14 personnes, selon des sources hospitalières. Plusieurs membres des forces de sécurité font partie des victimes.

Dans celui de Jamea, dans l’ouest de Bagdad, huit personnes ont péri et 21 blessées par l’explosion de la voiture piégée, selon un responsable du ministère de l’Intérieur.

Manifestation de colère

Le groupe EI, qui occupe de vastes pans du territoire irakien, prend fréquemment pour cible la communauté chiite, majoritaire en Irak, accusée d’être hérétique. A Sadr City, des dizaines d’Irakiens ont manifesté leur colère et leur exaspération après l’attentat en dénonçant l’inaction du gouvernement et des politiciens face à l’EI.

«Les politiciens sont responsables de l'explosion et les gens sont les victimes de leurs querelles. Les politiciens disent que l'armée et les forces de l'ordre ne font pas leur travail suffisamment bien, mais en fait ce sont eux les responsables», s'est insurgé Abou Ali.

L’Irak est secoué depuis des semaines par une grave crise politique. Plusieurs partis s’opposent aux plans du Premier ministre Haider al-Abadi de mettre en place un gouvernement de technocrates par peur de perdre certains de leurs privilèges.

La dernière attaque revendiquée par l'EI remontait au 1er mai, lorsque deux voitures piegées avaient explosé dans la ville de Samawa, une région à prédominance chiite dans le sud de l'Irak, faisant au moins 33 morts.